Des subventions qui font rager

POLITIQUE. Outre les mésententes avec la FINA, c’est aussi l’inégalité dans les subventions gouvernementales qui a poussé la Traversée à changer son fusil d’épaule et à abandonner les courses pour les nageurs professionnels.

Selon Jean-Guy Gingras, Swimming Canada a accordé seulement 25 000 $ à la Traversée du lac Memphrémagog en 2014, alors qu’elle avait consenti un montant de 50 000 $ à l’organisation du Lac St-Jean et à celle de Lac Mégantic. «La subvention du MELS (ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec) était aussi moins élevée pour nous que pour les deux autres. En plus, on connaît les montants qui nous sont accordés à seulement deux mois de l’événement. Comment voulez-vous planifier efficacement avec un délai si court?», questionne-t-il.

La mairesse Vicki May Hamm s’est montrée plus mordante face à l’aide gouvernementale. «Je dénonce haut et fort cette iniquité qui règne depuis des années. Je m’explique mal comment un événement comme Lac-Mégantic, qui présente seulement un 10 km, peut obtenir plus d’argent que Magog et sa course de 34 km», s’insurge-t-elle.

L’ex-président Serge Laurendeau, qui avait lui-même fait des représentations auprès du ministre conservateur Denis Lebel afin d’augmenter la quote-part de Magog, a cependant fourni sa propre explication. «J’ai téléphoné à plusieurs reprises au bureau de Denis Lebel (député de Roberval) l’an dernier pour tenter d’améliorer notre sort et lui faire comprendre le ridicule de la situation. Il m’a clairement fait comprendre que notre comté (Brome-Missisquoi) n’était pas représenté par le bon parti (NPD) et qu’on devait se contenter d’une subvention moindre», a-t-il lancé sans retenue.

Les partenaires restent fidèles

En raison de sa nouvelle vocation, la Traversée devra mettre une croix sur certaines subventions, ce qui la contraindra à un budget d’environ 250 000 $.

Malgré tout, la nouvelle présidente Cathy Bourgeois estime qu’on sera en mesure d’assurer efficacement la programmation culturelle et sportive. «Une grosse partie de nos subventions servait à payer la FINA ou encore les bourses aux nageurs du 34 km. Ce sont donc des dépenses qui ne seront plus comptabilisées», détaille-t-elle.

«Nous pourrons aussi compter sur le retour de nos partenaires locaux comme la Caisse Desjardins, la Ville de Magog, Canadian Tire, McDonald’s et plusieurs autres. Ils maintiennent leur participation et nous supportent dans notre nouvelle direction», assure Jean-Guy Gingras.