Catherine Fleury s’oppose aux injustices vécues dans le sport

Plusieurs idéologies persistent en ce qui a trait au sport féminin et masculin notamment à la différence dans les bourses et le niveau de performance : deux sujets chers aux yeux de l’athlète en vélo de montagne Catherine Fleury.

L’une des principales différences entre l’homme et la femme concerne l’aspect monétaire, tant dans les bourses offertes dans les compétitions que les bourses remises par les organisations.

«Quand tu arrives dans les grandes compétitions, il peut y avoir de bons écarts. Une de mes amies racontait dans un billet que dans une course nationale, elle avait terminé au 5e rang et son ami au 8e rang et il avait reçu une plus grosse bourse», relate celle pour qui c’est une injustice. Afin de faire changer la situation, certaines pétitions circulent lors des compétitions.

Selon elle, si les filles abandonnent plus que les garçons c’est en raison de plusieurs facteurs. La volonté de se consacrer à leurs études ou la place que prennent les amis à l’adolescence en font partie.

Ce qu’elle tient à mettre en lumière, c’est le fait qu’une athlète de son niveau s’entraine aussi intensément qu’un homme.

«Moi je m’entraine aussi fort. J’investis autant d’heures à l’entrainement et je suis autant concentrée dans les courses et pendant la préparation. Je trouve que c’est juste normal que ton travail soit récompensé et que ça soit équitable. Moi, je vais payer le même prix d’inscription, je dois avoir un mécano, payer ma chambre d’hôtel et tous les autres frais », fait-elle savoir.

Une amie de sa famille lui a fait part qu’elle trouvait normal qu’elle gagne moins que les hommes, car elle roulait moins de kilomètres. Cette affirmation l’a évidemment surprise.

« Si quelqu’un proche de moi pense ça, c’est surement que beaucoup le pensent aussi. Dans ces moments, je ne suis pas gênée de dire mon point de vue. Son commentaire m’a atteint. C’est comme si elle ne remarquait pas les efforts que je fais», indique-t-elle.

Catherine Fleury précise que bien que les hommes soient plus forts, proportionnément parlant, les femmes et les hommes se valent. Et même si le peloton des femmes est moins nombreux, cela ne l’empêche pas de fournir les mêmes efforts que s’il était plus gros.

 

1.Durant votre carrière sportive, avez-vous dû surmonter des obstacles parce que vous êtes une femme?

«Je ne parlerais pas d’obstacles, mais de défis quotidiens qui t’amènent à te surpasser.»

2.Selon vous, pourquoi, à l’exception des Jeux olympiques, le sport féminin occupe si peu de place dans l’espace public? 

«Le vélo de montagne fait un peu exception en raison des Catharine Pendrel et Emily Batty qui performent dans le top 5 du niveau mondial. Mais sinon, est-ce que l’on entend parler du hockey féminin ou d’autres sports féminins, pas vraiment… Les performances féminines sont moins bien reconnues que celles des hommes.»

3.Quel conseil donneriez-vous à une jeune fille qui débute dans le sport? 

«Lorsque je fais des conférences, je ne donne pas des conseils à proprement parler, mais j’invite les jeunes à se chercher des passions, que ca soit dans le domaine sportif, culturel ou un autre. C’est dans les passions qu’on peut se réaliser et même se dépasser.»