70e anniversaire du Centre de pneus Crevier à Magog: un garage qui traverse les décennies… et qui reste dans la famille!

ENTREPRISE. Le Centre de pneus Crevier, situé à Magog, est désormais ouvert depuis 70 ans presque jour pour jour. Le garage a en effet ouvert ses portes en mai 1947. Son fondateur, Roger Crevier, fait valoir que les temps ont bien changé depuis, alors qu’à l’époque, un gallon d’essence se vendait 0,23 $.

Le principal intéressé, aujourd’hui âgé de 92 ans, se rappelle avec précision les tout débuts de son entreprise, construite à l’époque à proximité de la maison familiale, près du chemin de fer, sur la rue Saint-Patrice. «Au départ, il ne rentrait que deux autos à l’intérieur. On travaillait 7 jours et 7 soirs par semaine, incluant Noël et le jour de l’An», mentionne celui qui, au cours de sa vie, a aussi siégé comme conseiller municipal, ainsi qu’à titre de président de l’Office municipal d’habitation de Magog, pendant une vingtaine d’années.

M. Crevier se souvient également qu’à l’époque, aucune station d’essence n’était ouverte 24 h à Magog, bien qu’il y avait plus d’une trentaine de garages dans la ville. «Quand des gens manquaient de gaz la nuit, ils arrêtaient au poste de police, et les policiers les envoyaient chez nous. Je me levais, mais je chargeais 50 cennes de plus pour le plein», lance-t-il en riant.

Quelques agrandissements ont été effectués au fil des ans. De petits changements de vocations ont également eu lieu, alors que le garage ne vend plus d’essence et qu’il offre désormais des services de mécanique. «À l’époque, il y avait juste des pneus, et on en faisait beaucoup. On lavait aussi les autos à la main, et je faisais également du lettrage pour les camions. Apparemment qu’on était le plus gros vendeur de gaz à Magog», d’ajouter Roger Crevier.

Ce dernier ne se souvient pas d’une compétition bien féroce entre les différents garages magogois, bien qu’ils étaient, à un certain moment, assez nombreux. «Tout le monde avait ses clients. Moi, je faisais ce que j’aimais, alors c’était tout le temps beau. Dans la vie, c’est mieux de faire ce que tu aimes que d’être obligé d’aimer ce que tu fais», de dire l’homme aux multiples implications.

Alors qu’il avait 50 ans, M. Crevier a été assez malade pour décider de louer son garage. «C’est un dénommé Jean-Luc Thibodeau qui l’a eu pendant 14 ans, et c’est lui qui a commencé la mécanique. C’était un bon gars qui était bien aimé lui aussi. Quand il a décidé de partir à son compte, c’est mon fils, Robert, qui a repris l’entreprise. Il connaissait ça, car il a grandi dans la cour du garage», laisse fièrement entendre le père de l’actuel propriétaire.

Roger Crevier a tenu à faire valoir le soutien de sa femme, Laurence Veilleux, au cours des années. «Elle m’a toujours aidé. L’hiver, elle allait même pousser des autos pour les faire partir. Ce qui m’appartient lui appartient», observe-t-il.

Selon l’homme d’affaires, la clé du succès est finalement bien simple. «Tant que tu travailles tout le temps, que tu fais bien ton travail et que tu as une belle façon, les clients reviennent te voir. Ça fait déjà 30 ans que Robert a repris le garage, et il fait bien lui aussi», de conclure M. Crevier.