Vincent Cadoret, 83 ans: « Mes deux drogues sont le ski alpin et le vélo »
Un ancien hockeyeur junior prêche toujours par l’exemple en matière d’activité physique, même à 83 ans. Il dévale presque quotidiennement les pentes de ski alpin à Owl’s Head, et ce, sans compter les kilomètres qu’il parcourt en vélo pendant la période estivale.
Résident permanent du Canton de Potton depuis 2017, Vincent Cadoret se passionne pour le sport depuis sa jeunesse. Originaire de Québec, il a joué notamment pour les défunts Baronets de Québec à la fin des années 1950, une équipe junior qui affrontait parfois les dangereux Canadiens Junior, la formation-école du grand club de la LNH.
Il découvre le ski alpin à 20 ans. Il tombe en amour avec le mont Saint-Anne dès la seconde journée d’ouverture de cette station. Le travail l’amène plus tard à Montréal, mais il n’apprécie guère les centres de ski des Laurentides.
Il tombe sous le charme de l’ambiance familiale et les belles pistes du mont Owl’s Head dès 1988. Il y skie depuis ce temps, soit les week-ends ou en louant une maison dans la région. La retraite lui permet de dévaler de plus en plus souvent les pentes d’Owl’s Head. La retraite de sa conjointe, prise quelques années plus tard, représente l’occasion en or pour s’installer au Canton de Potton, à deux pas des pistes de ski. « C’est facile pour moi, car je vis en montagne. J’enfile mes bottes chaudes et le tour est joué », se réjouit-il.
« C’est parfois plus difficile avec l’âge, avoue-t-il. Il faut juste accepter qu’on ne puisse plus faire les mêmes performances qu’à nos 50 ans. On peut tout simplement emprunter des pistes de ski plus faciles ou réduire nos distances en vélo. »
M. Cadoret se compare à une vieille batterie. « On démarre parfois plus lentement en raison de nos joints qui craquent ou de nos muscles crampés, explique-t-il. Mais après 30 à 45 minutes, on repart pour de bon et la vie est belle. »
Ce retraité actif s’inquiète des gens qui disent qu’ils ne sont plus capables de bouger. « Nous ne sommes pas vieux, nous sommes des gens expérimentés, insiste-t-il. On doit bouger pour mieux vieillir et pour faire passer l’hiver plus rapidement. C’est largement préférable que de rester coucher, lire sur nos tablettes ou perdre du temps sur les réseaux sociaux. »
Modeste, Vincent Cadoret ne se considère pas comme un modèle. Il apprécie tout de même quand les gens le voient plus jeune que la réalité. « Je pratique du sport pour ma satisfaction personnelle et mon bien-être », résume-t-il.
PASSIONNÉ DE CYCLISME
Cet octogénaire est reconnu pour son endurance en ski alpin. Il cumule aussi quelques réalisations personnelles dignes de mention en cyclisme. Il a atteint le plateau des 5000 km par été à quelques occasions. Il pouvait facilement faire le tour du lac Memphrémagog (120 km) en quelques heures. Il appréciait également les journées qui le conduisaient de Potton jusqu’à Stowe, au Vermont, avant de revenir à la maison pour jouer un « petit neuf trous de golf ».
« Une fois pas année, je dois rouler mon âge, témoigne-t-il. Récemment, j’ai parcouru 85 km pour célébrer mes 83 ans. J’enfourche mon nouveau vélo à assistance électrique afin de réduire mes pulsations cardiaques dans les pentes. »
Il a aussi à son actif deux étapes du Tour de France. En 1990, il a eu la chance de parcourir les mêmes trajets que les cyclistes professionnels, mais deux jours avant la grande boucle française. « J’ai monté l’Alpe d’Huez et des montagnes des Pyrénées, mais on était loin de l’ambiance du Tour de l’île de Montréal. C’était très compétitif, mais je suis fier d’avoir complété ces deux trajets, même quelques heures après les premiers. »
Il est également évaluateur et mentor pour les entraîneurs du Club de ski Owl’s Head. Il transmet aussi sa passion en donnant des cours aux skieurs de tous les âges.
«La clef du succès est d’avoir du plaisir, d’être positif et de garder un âge mental de 16 ans », termine-t-il, une fois de plus avec le sourire.