Une saison touristique estivale courue et pleine de défis dans Memphrémagog

BILAN. Forte d’une saison touristique qui s’est étirée grâce à une météo des plus favorables, Tourisme Memphrémagog se réjouit de l’achalandage vécu dans les différents attraits de la région au cours des derniers mois. L’organisation prévient toutefois qu’il faut plus que jamais se retrousser les manches pour demeurer une destination « coup de coeur » des Québécois.

Lors d’un événement tenu à la mi-octobre, Tourisme Memphrémagog a profité de l’occasion pour rencontrer ses membres et récolter leurs impressions sur la saison estivale qui vient de passer, et celle d’automne qui tire à sa fin.

L’un des points partagés par plusieurs est le fait que les habitudes des visiteurs ont drastiquement changé depuis la pandémie. «Il y a beaucoup de dernières minutes et c’est un effet direct de la pandémie. Depuis la Covid, les gens sont restés prudents sur leurs façons de consommer et ça se reflète dans les réservations, qui se font quelques jours et même quelques heures avant un séjour, plutôt que plusieurs mois à l’avance comme avant», observe le président de Tourisme Memphrémagog, Éric G. Langlois.

Ce dernier estime que tous les acteurs de l’industrie auraient intérêt, si ce n’est pas déjà fait, à se doter d’une politique d’annulation suffisamment intéressante pour convaincre les touristes de se mouiller à l’avance. «Les gens sont hésitants et il faut composer avec cette réalité. Ce phénomène a été surtout frappant en hébergement où certains hôteliers se préparaient en milieu de semaine à un week-end plutôt tranquille. Et finalement, à la dernière minute, ils avaient environ 85% de leurs chambres qui étaient occupées. Ça demande beaucoup d’ajustements.»

Puisque les gens consacrent aussi moins de temps dans leurs préparatifs avant d’arriver à destination, Éric G. Langlois constate que les touristes ont davatange besoin d’être conseillés. D’où l’importance d’avoir des employés, dans les commerces de proximité, qui sont conscients du rôle primordial qu’ils peuvent jouer pour laisser une belle carte de visite. 

Le président de Tourisme Memphrémagog, Éric G. Langlois. (Photo Le Reflet du Lac – Archives)

Apprendre à déjouer les prévisions météo

Un autre bouleversement qui frappe l’industrie touristique concerne les changements climatiques, aux dires du président. Non seulement les températures chaudes durent plus longtemps, mais il remarque aussi davantage d’imprévisibilité dans les prévisions météorologiques. «Cette année, on a été très chanceux pour la météo, surtout durant l’automne. Mais je me souviens que durant l’été, on annonçait pratiquement tous les jours une cellule orageuse, qui finissait par ne pas arriver. Mais c’était assez pour que certaines personnes changent leurs plans.»

Pour éviter de se retrouver le bec à l’eau, les organisateurs d’événements doivent se préparer à tout scénario météorologique, selon M. Langlois, en s’assurant d’avoir des plans alternatifs au lieu de devoir tout annuler. «Ce n’est pas toujours évident de prévoir un plan B. Mais avec les changements climatiques, on en est là. Il faut au moins avoir la réflexion et se questionner à savoir comment faire mieux, dans ces circonstances. Car cet été, je sais que la météo a joué des tours à bien des acteurs du milieu.»

En ce qui concerne le début de la saison touristique, Tourisme Memphrémagog s’attendait à ce que l’engouement envers la région lors de l’éclipse solaire, en avril dernier, allait perdurer davantage dans le temps. Toutefois, les mois de mai et juin auront été similaires aux années précédentes. «L’été et l’automne, il y a un feu roulant d’événements qui se succèdent. Mais il faudrait trouver une façon pour que la saison touristique s’étire davantage durant l’année. On a justement enclenché une démarche de planification avec une firme qui nous permettra d’avoir des données pour entamer une réflexion et entreprendre des actions en ce sens.»

« Il faut toujours garder en tête que le tourisme est une responsabilité collective et que tous devraient se sentir concernés, enchaîne Éric G. Langlois. Parfois, on a l’impression que chacun travaille pour soi, sans penser plus loin que son propre commerce. Et pourtant, une région, c’est un tout. Ce que nous faisons et offrons actuellement, il y a assurément moyen de le faire mieux et de le faire ensemble, dans un but commun.»