Une famille de Magog doit plier bagage et retourner en France

TÉMOIGNAGE. Le rêve d’une nouvelle vie au Canada a pris une tournure crève-coeur pour un couple de Français installé à Magog depuis deux ans. Quelques jours à peine après les festivités du jour de l’An, ils ont appris que leur demande pour renouveler leur permis de travail temporaire avait été refusée.

Tel un coup de massue, Delphine Armani et Hugues Lesimple ont dû encaisser le choc et reprendre leurs esprits face à ce revirement de situation complètement inattendu. Rien ne laissait croire un tel scénario en demandant un simple renouvellement de leurs visas, eux qui étaient arrivés au Québec en décembre 2022 grâce au programme «Permis Vacances-Travail Canada».

Non seulement leurs plans de carrière et de vie étaient chamboulés – eux qui sont aussi parents d’une petite fille de 20 mois née à Sherbrooke -, mais ils se retrouvaient aussitôt sans gagne-pain. « La réponse s’accompagnait d’une interdiction de travail qui avait un effet immédiat. Donc, du jour au lendemain, on se retrouvait sans revenu, malgré que les coûts de loyer, de la garderie, de la nourriture et de tout le reste continuaient. Si on avait eu, au moins, un petit délai pour se préparer, ça aurait été facilitant. Mais là, de la façon dont ça s’est fait, on a trouvé cela très inhumain », partage d’une voix éteinte Mme Armani.

Malgré des démarches avec des avocats spécialisés en immigration, « qui ont été très surpris du refus », et des appels à l’aide auprès des députés fédéral et provincial, les Magogois d’adoption ont dû se rendre à l’évidence: un retour dans leurs terres d’origine devenait inévitable. « On nous a proposé des recours pour tenter de faire renverser la décision, surtout que l’on pense qu’il y a peut-être eu une erreur. Mais ce sont des démarches assez longues, qui peuvent durer des mois. Mais sans salaire, ça ne tient plus. Il y avait trop de pression financière pour nous. »

Repartir à zéro… à fort prix

En plus de devoir faire leurs adieux à leurs collègues de la Clinique Triade Santé, les chiropraticiens doivent régler leur déménagement et toute la paperasse nécessaire pour quitter en bonne et due forme.

Et c’est sans compter qu’ils doivent repartir à zéro en sol français en trouvant un nouveau toit et rebâtir un réseau de clients et d’amis. « En plus, on venait de déménager dans un nouveau loyer en décembre dernier, qui n’était pas meublé. On s’était donc tout équipé. Disons que le « timing » n’est pas le meilleur », partage celle qui prévoit quitter le Canada d’ici mars prochain.

D’ailleurs, pour les aider à traverser les prochaines semaines qui s’annoncent éprouvantes, des proches de Delphine et Hugues ont lancé une campagne de sociofinancement sur la plateforme « Gofundme ».

À ce jour, plus de 1000 $ ont été amassés. « En plus des dépenses courantes, il faudra s’acheter les billets d’avion à fort prix et faire affaire avec des transporteurs internationaux pour ramener des biens qui n’entrent pas dans nos valises. C’est un service très dispendieux. Pour deux mètres cubes de matériel seulement, on est déjà à plus de 1000 euros. »

« Malgré tout ce qui nous arrive, il y a eu pas mal de gentillesse et de solidarité de la part de nos connaissances de Magog, et ça, c’est vraiment appréciable », conclut Mme Armani, visiblement émotive à l’idée de faire ses adieux.

Pour faire un don, il suffit de cliquer sur le lien suivant: www.gofundme.com.