Un dépôt qui s’envole en fumée dans une fausse garderie
PRÉVENTION. Les semaines se suivent et se ressemblent sur les médias sociaux avec l’apparition d’une nouvelle forme de fraude. Cette fois-ci, c’est l’ouverture d’une soi-disant garderie à Magog qui semblait trop belle pour être vraie, d’autant plus qu’un dépôt était exigé pour y réserver une place.
À ce jour, aucune plainte officielle n’a été déposée à ce sujet à la Régie de police de Memphrémagog (RPM), qui a tout de même vu circuler, comme bien des gens, cette fausse annonce au cours des derniers jours. Sous le nom de «Les Sourires Éveillés», ce milieu de garde avait tout pour attirer l’attention de parents à la recherche d’un endroit de confiance pour leur enfant.
Dans un français impeccable et un message structuré et fort détaillé, la publication expliquait en long et en large les différents volets de la garderie, qui devait ouvrir le 20 janvier prochain sur la rue Nicolas-Viel. Il était question de la philosophie des lieux, du programme d’éducation, d’une description de l’équipe et des services inclus. On offrait même une flexibilité dans les heures d’ouverture pour «répondre aux besoins des parents» et des tarifs «compétitifs» de 45 $ par jour.
Toutefois, après une prise de rendez-vous, la présumée propriétaire des «Sourires Éveillés» demandait des frais de réservation de 250 $ par virement interac. «Une fois la réservation faite, nous vous enverrons une facture électronique attestant du paiement effectué et une fiche d’inscription à remplir», pouvait-on lire notamment.
Et à la lumière d’au moins un témoignage, publié anonynement sur Internet, c’est à la suite du paiement que le rêve tourne au cauchemar puisque le parent «fraudé» est sans nouvelle et ensuite, incapable de retracer l’auteur à l’origine de la publication. «Je ne peux pas confirmer si ce cas précis est une fraude, car nous n’avons pas fait d’enquête. Mais ça ressemble beaucoup à cela. Fort possiblement que le texte, qui était très bien fait, a été copié d’une garderie existante. Les fraudeurs ne sont jamais à court de créativité pour arriver à leurs fins», soutient le lieutenant Carl Pépin, de la RPM.
Voir les dépôts comme des drapeaux rouges
Ce dernier rappelle qu’un paiement par virement bancaire représente toujours un risque, surtout si la transaction se fait pour un achat effectué sur des plateformes comme Marketplace. «Des fraudes qui demandent des dépôts par virement interac, c’est assez fréquent. On l’a vu quelques fois avec des gens qui avaient envoyé un montant pour réserver une voiture ou même pour la location d’un chalet en Floride qui avait été inventée de toutes pièces.»
«Au risque de me répéter, il ne faut jamais envoyer un dépôt à qui que ce soit, sans être certain à 100% de l’identité de la personne, insiste Carl Pépin. Puisqu’une fois que l’argent est envoyé, il est pratiquement impossible de le récupérer.»
Le lieutenant ajoute que l’un des meilleurs moyens d’éviter de se faire prendre au piège est d’effectuer une transaction, en personne, à la zone neutre aménagée dans le stationnement de la RPM. «C’est plus gênant pour un fraudeur de sévir à un endroit qui est surveillé par nos policiers avec des caméras de surveillance. Je comprends que pour l’acheteur, ça peut être gênant de demander au vendeur de se rendre à la zone neutre, car c’est comme si on mettait en doute sa confiance. Mais avec toutes les arnaques qui existent de nos jours, c’est vraiment la chose à faire», conclut l’intervenant.