Tarifs douaniers: peu d’impacts à court terme chez Goliath Tech
ÉCONOMIE. L’entreprise magogoise Goliath Tech demeure confiante en l’avenir malgré la guerre commerciale qui se dessine avec les États-Unis.
Selon le président de Goliath Tech, Julian Reusing, ses pieux vissés entièrement fabriqués à Magog seront exclus des tarifs douaniers, étant donné qu’il s’agit d’un produit transformé. À moyen terme cependant, il s’interroge sur ses fournisseurs canadiens qui, de leur côté, s’approvisionnent de matières premières provenant des États-Unis.
« L’incertitude règne, mais nous savons que le prix de l’acier augmentera et que tout le monde des deux côtés de la frontière assumera une hausse de prix », résume M. Reusing.
Ce dernier voit néanmoins la prochaine année avec optimisme, compte tenu la signature d’importants contrats. « On devrait poursuivre notre croissance, mais il est hors de question que l’on construise une autre usine de 16 M$ aux États-Unis, même si 65 % des ventes des franchisés autonomes de Goliath Tech se font aux de l’autre côté de la frontière. »
Goliath Tech emploie 70 personnes, soit une trentaine de plus depuis l’ouverture de la nouvelle usine érigée dans le parc industriel de Magog, il y a trois ans.
L’INCERTITUDE RÈGNE
L’incertitude est au premier plan des industriels depuis quelques semaines, soit depuis les premières menaces du président Donald Trump. L’adoption possible de tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits exportés aux États-Unis, ou sur certains items spécifiques comme l’acier et l’aluminium, préoccupe les milieux économiques, industriels et politiques.
Quelques dirigeants d’entreprise ont poliment décliné nos demandes d’entrevue, car la situation change de jour en jour. La Fonderie Magotteaux était l’une des compagnies consultées. Sa direction préfère demeurer discrète, car elle ne sait pas sur quel pied danser. L’incertitude y est présente même si 95% de la production magogoise de Magotteaux est destinée au marché intérieur, principalement dans l’industrie minière.
UN ÉCONOMISTE EN CONFÉRENCE
La région se mobilise en prévision d’une guerre commerciale qui se dessine avec les États-Unis. La MRC de Memphrémagog, la Ville de Magog et le Centre d’aide aux entreprises (CAE) Memphrémagog unissent leurs forces pour offrir un dîner-conférence en compagnie de l’économiste Jean-René Ouellet. Cette rencontre se tiendra au Quartier des Marinas, lundi prochain (24 février), de 11 h 30 à 13 h 30.
Cet événement est dédié aux entreprises manufacturières et industrielles. Son objectif consiste à aborder les conséquences des droits et tarifs douaniers et de profiter de cette occasion pour écouter les besoins de ces acteurs économiques.
Jean-René Ouellet est un stratège d’investissement et gestionnaire de portefeuille. Avec plus de 20 années d’expérience, il est reconnu pour son analyse pointue des impacts du marché américain et son flair pour l’actualité politique. Contribuant à la gestion de plus de 40 milliards de dollars d’actifs, il accompagne un réseau de plus de 300 conseillers et soutient plus de 50 équipes de gestionnaires émérites. Il présente une centaine de conférences annuellement.
Inscriptions obligatoires au mrcmemphremagog.com/evenements
RENCONTRE VIRTUELLE AVEC LE MINISTRE CHAMPAGNE
Les trois députées libérales des Cantons-de-l’Est ont aussi tenu une rencontre virtuelle avec 175 personnes et le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, le 11 février dernier. Ce joueur clé du gouvernement canadien dans les négociations avec les États-Unis souhaitait donner l’heure juste sur la question auprès des acteurs économiques, communautaires et institutionnels.
«Certaines pistes de solution ont été énoncées, dont le travail effectué entre Ottawa et les gouvernements des provinces pour faire tomber les barrières commerciales, la diversification de nos marchés et la possibilité de donner un accès préférentiel à nos entreprises dans l’octroi de contrats gouvernementaux à tous les paliers», lit-on par voie de communiqué.
Les députées Élisabeth Brière (Sherbrooke), Pascale St-Onge (Brome-Missisquoi) et Marie-Claude Bibeau (Compton-Stanstead) souhaitent renouveler cette initiative dans les prochaines semaines.