Projet Belval à Orford: des améliorations qui font consensus

DÉVELOPPEMENT.  Contrairement à la première consultation en novembre 2022 qui avait suscité une levée de boucliers, la consultation tenue lundi dernier (13 mars) au Canton d’Orford, portant sur le projet à vocation commerciale et résidentielle dans Cherry River, s’est tenue dans un esprit plus harmonieux et consensuel. 

Visiblement, le travail effectué depuis plus d’un an par le promoteur William Belval et la Municipalité a porté ses fruits, alors que les principales modifications ont semblé faire l’unanimité. On parle notamment d’une réduction de la hauteur des bâtiments et de leur volumétrie, une reconfiguration de l’espace pour réduire les impacts sur le voisinage, le retrait d’une voie d’accès et la signature architecturale. 

Au total, ce sont environ 80 personnes qui ont assisté à la consultation qui se tenait au Manoir des Sables en présence notamment du promoteur et d’élus municipaux. Si un bon nombre de résidents ont pris le micro pour exprimer leur appui au projet et salué les améliorations apportées, d’autres ont de nouveau profité de la tribune pour partager certaines préoccupations.

La circulation à l’ordre du jour

Il a notamment été question de l’impact de ce projet sur la circulation. À ce sujet, la Municipalité a confirmé avoir déjà entrepris des démarches avec le ministère des Transports du Québec qui a la juridiction sur les deux tronçons routiers de ce carrefour, soit la route 141 et le chemin Alfred-Desrochers. « On est déjà à regarder des pistes de solution pour améliorer la circulation. Par exemple, il n’est pas exclu qu’il puisse y avoir une reconfiguration de la rue de la Croisée, qui sera face à l’entrée principale située sur le chemin du Parc. C’est un exemple de corrections qui pourraient être apportées », a partagé le coordonnateur à l’urbanisme du Canton d’Orford, Pascal Ellyson.

De son côté, l’urbaniste embauché par le promoteur, Carl Carbonneau, a confirmé qu’une étude de circulation sera effectuée dès que le projet sera approuvé, comme l’exige la loi, et que ce document servira de référence dans la mise en place de mesures d’atténuation, si nécessaire. «Et s’il n’y a plus le volet résidentiel demain matin, on augmente le nombre de commerces, donc probablement plus de circulation et plus de stationnements», a répondu M. Carbonneau à la question d’un citoyen.

Le promoteur William Belval écoutait attentivement les différentes interventions citoyennes durant la consultation publique. (Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)

Des exigences pour éviter des éléphants blancs

L’autre inquiétude qui a été soulevée à quelques reprises concernait la séquence des travaux. Des citoyens craignent un scénario où les bâtiments commerciaux resteraient vide, tandis que les 30 unités de logement seraient déjà tous occupées. « Il est impératif que le commercial arrive avant le logement pour s’assurer de ne pas avoir d’éléphants blancs et pour que tous les gens du village puissent en profiter le plus rapidement que possible », a partagé un Orferois.

Se disant elle aussi préoccupée par cet élément, la Municipalité a fait savoir que des exigences sur le phasage des travaux étaient déjà prévues pour contraindre le promoteur à livrer les deux volets de façon continue. « L’une des conditions est que la charpente de l’épicerie, incluant l’isolation, soit complétée pour que le résidentiel puisse être levé, a fait savoir Pascal Ellyson. Ce qui signifie que la construction du bâtiment commercial principal serait très avancée avant que les logements soient occupés. »

 « Mais on a préféré ne pas y aller un seul bâtiment à fois pour ne pas étirer le chantier en six phases subséquentes, sur plusieurs années, question d’atténuer les impacts sonores et de poussières sur les voisins », a précisé du même souffle le coordonnateur de l’urbanisme.

La prochaine étape consistera à l’adoption du deuxième projet de règlement par les élus. Ces derniers utiliseront notamment les commentaires entendus lors de cette soirée, ainsi que ceux reçus par écrit, pour voir si d’autres modifications se doivent d’être effectuées. Après l’adoption, seuls les citoyens demeurant dans la zone concernée du projet et des six zones contiguës pourront manifester leur désaccord, en demandant la tenue d’un registre.

Pour obtenir plus de détails sur le processus référendaire ainsi que le projet dans son ensemble, il suffit de consulter le site Internet du Canton d’Orford à canton.orford.qc.ca. 

Les élus du Canton d’Orford étaient présents lors de cette consultation, dont la mairesse Marie Boivin. (Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)