Pas de «taxe bleue» dans Memphrémagog

TRANSPORT. La «taxe bleue» de la Coalition avenir Québec (CAQ) n’est pas dans la mire de la MRC de Memphrémagog, du moins à court terme.

Cette «taxe bleue» figure dans le projet de loi sur la fiscalité municipale récemment adopté par le gouvernement du Québec. Elle accorderait aux municipalités le pouvoir d’imposer l’immatriculation des véhicules en fonction de leur consommation d’essence.

Ces sommes permettraient de majorer le financement des transports collectifs, principalement dans les grandes villes comme Montréal, Longueuil, Québec et Sherbrooke. Le gouvernement donnerait également la possibilité aux MRC de taxer leurs contribuables selon leurs déplacements. L’objectif consiste ainsi à financer le transport collectif régional, comme le Transport des Alentours.

Le préfet de la MRC de Memphrémagog, Jacques Demers, croit que les maires de la région écarteront cette option. «On va analyser cette proposition, mais on n’en a jamais discuté entre nous, signale-t-il. Rien ne pointe vers cette direction, surtout qu’on ne sait même pas encore comment on pourrait l’utiliser.»

M. Demers ne capte pas la balle au bond, même si les transports collectifs et adaptés de la MRC connaissent actuellement des déboires financiers. Les quotes-parts des villes viennent d’augmenter considérablement afin d’équilibrer le budget. La tarification des usagers risque également de croître en 2024. «Je ne pense pas que les maires opteront pour une taxe supplémentaire, surtout que les contribuables paieront davantage pour le transport collectif dès l’an prochain, via les quotes-parts», poursuit-il.

Le préfet voit la «taxe bleue» d’un bon oeil pour les grandes villes ayant un transport en commun en bonne et due forme, comme à Sherbrooke. «C’est différent dans Memphrémagog, car on ne serait même pas capable d’offrir un service bonifié, prévient-il. Notre transport collectif n’est pas encore une option avantageuse pour délaisser la voiture.»