Magotteaux déjà en mode reconstruction

INCENDIE. Les quelque 150 employés de la Fonderie Magotteaux ont été déstabilisés par l’incendie majeur de samedi dernier (10 août), mais ils ont été rassurés d’apprendre que la direction amorçait rapidement une démarche de reconstruction.

Lundi matin, la direction de l’entreprise a rencontré des citoyens et des représentants de la Ville de Magog pour dresser l’état de la situation. Selon le conseiller municipal Jacques Laurendeau, qui assistait à cette réunion, Magotteaux envisage déjà une reconstruction le plus rapidement possible au même endroit.

Aucune date de retour des employés de la production ni aucune échéance sur une reconstruction n’ont été avancées lors de cette rencontre, selon M. Laurendeau. «La compagnie est optimiste, car le coeur du bâtiment industriel n’a pas été touché», assure-t-il.

La production n’avait évidemment pas repris en début de semaine. Une opération nettoyage s’est mise en branle après qu’un incendie ait dévasté au moins 25% de l’usine située sur la rue Champlain, au coeur d’un quartier résidentiel de Magog.

UNE CAUSE À L’INTERNE

Le directeur de la sécurité incendie de Magog, Sylvain Arteau, laisse le soin aux dirigeants de Magotteaux de chiffrer les pertes et les dommages causés par le feu, la fumée et l’eau. Il écarte les vents violents comme cause de l’incendie, car les flammes ont pris naissance dans le bâtiment arrière, là où les boulets d’acier en fusion se déplacent sur des convoyeurs en caoutchouc. «L’immense panache de fumée noire provenait du caoutchouc brûlé», résume-t-il.

L’alerte a été donnée le 10 août dernier à 6 h du matin. La fumée noire s’est dispersée rapidement, mais quelques résidents de la rue Chamberland ont été évacués par précaution. Une soixantaine de pompiers de Magog, Eastman, Orford, Sherbrooke, Waterloo et de la Régie des incendies de Memphrémagog-Est ont collaboré au combat. Trois camions à échelle aérienne ont été utilisés pour arroser le brasier jusqu’à 18 h en soirée. Aucun employé de Magotteaux n’a été blessé. Un seul pompier a été légèrement incommodé par la chaleur.

DES VOISINS PROPOSENT UN DÉMÉNAGEMENT

Un voisin de l’usine depuis plusieurs années, Richard Bourdeau, estime qu’il s’agit d’une occasion unique pour obliger Magotteaux à se relocaliser dans le parc industriel. « Il faut réparer l’erreur d’avoir accordé un permis d’agrandissement en 1979, déplore-t-il au nom du voisinage. L’entreprise aurait pu quitter notre quartier résidentiel, à cette époque, mais les gens y subissent plutôt les nuisances liées à la présence de la fonderie depuis quelques décennies. On nous a déjà parlé d’un mur coupe-son, mais il ne se passe jamais rien. »

Pour sa part, la mairesse de Magog offre l’entière collaboration de la Municipalité dans cette épreuve et pour relancer cette «importante entreprise» présente à Magog depuis 1937. Consciente des nuisances occasionnelles (bruit, odeurs, poussière, camions) dans ce quartier résidentiel, Nathalie Pelletier trouve tout de même prématuré de jaser de l’avenir de cette usine ailleurs qu’à cette adresse. «On ne leur demandera pas de quitter, car ils sont présents à cet endroit de plein droit. Le zonage est conforme et il sera possible de reconstruire au même endroit. On va les épauler dans leur décision», assure-t-elle.