Les employés de Magotteaux ont craint de perdre leur emploi
INDUSTRIE. Les employés et le Syndicat des Métallos ont été soulagés d’apprendre que la haute direction de Magotteaux, dont le siège social est au Chili, souhaite demeurer à Magog et reconstruire au même endroit.
Le représentant syndical Martin Courville recommande fortement le maintien de la fonderie sur la rue Champlain, où elle est située depuis 1937. « Advenant un déménagement qui n’est pas de notre ressort, on veut que l’entreprise s’installe dans les environs de Magog, prévient-il. Magotteaux est importante pour Magog et l’Estrie, surtout que le secteur des mines est en essor. Ce serait dommage de perdre ces bons emplois. »
M. Courville se dit heureux de la confiance des dirigeants à l’égard des employés syndiqués. « On a eu peur de perdre des emplois pendant l’incendie, mais les patrons en Amérique du Sud n’ont pris que 30 secondes pour décider de rester sur place et de reconstruire », enchaîne-t-il.
Ce représentant syndical croit qu’il s’agit de la meilleure option, surtout que les flammes n’ont détruit qu’environ le quart de l’usine. Selon lui, la compagnie en profitera pour moderniser un département qui en avait grandement besoin.
Il fait aussi confiance au comité de citoyens pour développer une cohabitation harmonieuse. À ses yeux, il s’agit du bon canal de communications pour trouver des solutions et discuter entre voisins, élus et des représentants de Magotteaux.
Un employé, qui préfère taire son identité car il n’est pas autorisé à commenter sur la place publique, confirme avoir eu peur de perdre son travail pendant l’incendie. « C’est important pour nous, car il s’agit d’une grande partie de notre vie », résume-t-il.
Des employés solidaires
Pour sa part, Samuel Noël Carrière, ne s’est pas caché pour s’exprimer sur les réseaux sociaux la semaine dernière. En poste depuis 2006, il assure que Magotteaux l’a fait grandir personnellement et professionnellement. « Magotteaux n’est pas seulement un job pour moi, mais aussi ma famille depuis plusieurs années », disait-il.
Il tenait à faire sa part pour éviter qu’un déménagement soit une option à envisager. Selon lui, l’entreprise quittera Magog si on la force à se relocaliser. « Il y a des coûts impressionnants pour déménager une entreprise de la sorte, ajoute-t-il au nom des 147 employés. Elle ne restera pas à Magog vu la compétition sur le marché. Cette usine est rentable. Ajoutez des millions pour un déménagement et nous ne serons plus en compétition face à nos rivaux ».