Les citoyens de Venise s’opposent à la fermeture de la rampe de mise à l’eau

NAUTISME. Une importante mobilisation a convaincu le conseil municipal de Magog de réétudier le dossier de la fermeture définitive de la rampe de mise à l’eau de la rue Bournival (secteur Venise du lac Magog).

Des usagers de cette infrastructure ont reçu une lettre en ce sens, le 15 janvier dernier. Ils étaient une cinquantaine à exprimer leur mécontentement lors de la séance publique tenue quelques jours plus tard (20 janvier).

Plusieurs ont pris la parole pour réclamer une révision de cette fermeture. Manuel Duquette Desmarais craint que ce geste freine sérieusement l’accès des résidents à un lac public. «On va aller où si on ferme cette descente? se questionne-t-il. Se déplacer à Deauville où ça coûte plus cher ou près du Camp Savio qui n’a pas de station de lavage? »

Frédéric Boivin a exprimé sa déception. Il a acheté une propriété dans ce secteur en raison de la présence d’un accès au lac Magog. «Cette décision est inacceptable, car ce lac nous appartient un peu. Vous pouvez limiter son usage, mais tolérons les gens du quartier», a-t-il demandé.

Jonathan Marlow s’oppose vigoureusement à la fermeture définitive. «Les arguments de la Ville ne tiennent pas la route, déplore-t-il. 300 000 $ pour remettre en état cette descente est une facture exagérée. De plus, un faible achalandage s’explique sûrement par le fait que la majorité des usagers l’utilisent deux fois par année, soit pour une mise à l’eau printanière et une sortie à l’automne.»

Pour Hugues Sébire, guide de pêche et biologiste de formation, il est inconcevable de décourager ainsi les pêcheurs. «Ceux-ci devront se rabattre sur la descente de Deauville, où la Ville de Sherbrooke risque de fermer la porte aux non-résidents de cette Municipalité, s’inquiète-t-il. Je pense aussi que vous avez été mal conseillés pour que des travaux soient estimés à 300 000 $.»

Denis Dauphinais, qui habite le quartier depuis 1941, croit que le secteur Venise mérite à son tour des investissements. Il applaudit les travaux à l’Espace Saint-Luc et pour le futur «skatepark». Il rappelle toutefois aux élus que le lac Magog représente le terrain jeu du quartier, comme les usagers qui profitent de nouvelles installations ailleurs en ville.

PÉTITION DE PLUS DE 300 NOMS

Cette mobilisation s’ajoute à une pétition qui totalisait 320 signatures en 72 heures, en début de semaine. Les signataires estiment que les arguments de la Ville (nuisances sonores, infrastructure, faible fréquentation, station de lavage et stationnement) «ne font pas de sens au regard de l’utilisation de cette rampe de mise à l’eau».

Les opposants suggèrent notamment que l’accès à cette descente ne soit limitée qu’aux résidents du quartier Venise, aux pêcheurs sportifs et aux professionnels. En échange, ces usagers devront signer une décharge les tenant responsables d’un éventuel incident. Chaque utilisateur devra également s’engager à laver soigneusement son embarcation avant de la mettre à l’eau.

En réponse à ces nombreux arguments, les élus ont accepté de réanalyser le dossier sans rien promettre. La mairesse Nathalie Pelletier invite des représentants de pêcheurs et de l’Association des copains de Venise à bonifier la discussion. 

Selon Mme Pelletier, l’élément déclencheur de cette décision est la nécessité de remettre en état cette rampe de mise à l’eau. Des travaux de 300 000 $ seraient nécessaires pour la rendre sécuritaire, fonctionnelle et adéquate. Les élus jugent cette somme trop élevée pour le nombre d’utilisateurs et une cohabitation parfois difficile avec des voisins. Des frais risquent de s’additionner si on la garde ouverte, car une future stratégie régionale de lavage de bateaux obligera l’ajout d’une barrière et d’une station de lavage permanente.

Rappelons que la Ville de Magog prévoyait une fermeture pour les bateaux à moteur seulement. Dans sa décision, cet accès demeurerait disponible pour les petites embarcations, comme les kayaks, canots et planches à pagaie.