Le marché des maisons millionnaires en léger déclin, selon deux courtiers immobiliers

IMMOBILIER. La valeur et le nombre des transactions de maisons milllionnaires demeurent élevés dans Memphrémagog, mais deux courtiers immobiliers de la région observent néanmoins une légère réduction en 2023 de ce marché presque réservé à l’élite financière du Québec.

David Bourgon (Remax), président de la Chambre immobilière de l’Estrie, Mauricie et du Centre-du-Québec, relève 63 ventes pour des maisons de plus de 1 M$ en 2023 dans la MRC, comparativement à 79 transactions en 2022. « C’est une baisse de 20% en quantité, mais une hausse de plus du double que durant l’année 2019 avant la pandémie », résume-t-il.

Les chiffres diffèrent de ceux provenant du Bureau de la publicité des droits (voir autre article), car M. Bourgon se base sur les transactions résidentielles effectuées par courtier seulement sur Centris.

M. Bourdon explique cette situation par une baisse de l’inventaire et des rives de plans d’eau de plus en plus inabordables. « Les maisons de plus de 1M$ ne sont plus exclusivement localisées au bord des lacs depuis quelques années déjà. On en observe davantage à Orford et à Eastman, par exemple. »

David Bourgon constate aussi un ralentissement dans les délais de vente. Selon ses données, le délai moyen pour la vente de ces maisons millionnaires a pratiquement doublé d’une année à l’autre, passant de 64 jours en 2022 à 125 en 2023. « Ce délai est toutefois deux fois plus court qu’avant la pandémie alors qu’il était de 239 jours en 2019 », précise-t-il.

Daniel Leblanc, courtier immobilier chez Royal LePage, constate également un léger ralentissement en raison d’un inventaire plus faible. « On a moins de transactions et moins de visites, observe-t-il. Et ce qu’il y a de disponible demeure très cher. »

Il se rappelle que les acquisitions de 2 M$, il y a quelques années à peine, se détaillent aujourd’hui 6 ou 7 millions de dollars. Ces valeurs à la hausse ont ouvert la porte du Memphré, selon lui, à de riches hommes d’affaires comme Jacques D’Amours (Couche-Tard), Vincent Chiara (Groupe Mach), Aldo Bensadoun (Aldo) et Glen Chamandy (Gildan).

Ces fortunés s’ajoutent à d’autres, déjà établis depuis plusieurs années au Memphrémagog, comme Rémi Marcoux (Transcontinental), Paul Jr Desmarais (Power) et Robert Gratton (Power).

Pour 2024, Daniel Leblanc entrevoit une « année difficile et au ralentie ».