Le maire de Stukely-Sud s’oppose à la hausse de taxes
AFFAIRES MUNICIPALES. Le maire de Stukely-Sud, François Rhéaume, a annulé l’adoption du budget 2024 de la Municipalité en y apposant son droit de veto lors de la séance publique du conseil municipal, le 18 décembre dernier. Par ce geste, l’envoi des prochains comptes de taxes, incluant les taux de taxation, est reporté de quelques semaines.
Cinq conseillers ont voté en faveur du budget en décembre dernier, tandis que l’élu André L’Espérance a manifesté sa dissidence. Le maire Rhéaume a utilisé son droit de veto pour s’opposer à une hausse de taxes qu’il estime trop salée.
Il juge inacceptable de soumettre les contribuables résidentiels à un compte de taxes total majoré de 12%, incluant l’impôt foncier et les services. Cette hausse équivaut à 368 $ supplémentaires pour une propriété dont la valeur moyenne s’élève à 350 000 $. La variation s’accentue pour les propriétaires desservis par l’aqueduc. Ces derniers risquaient de payer 16% de plus, ce qui représente 541 $ supplémentaires sur le compte de taxes.
«C’est inéquitable, surtout dans un contexte où le nouveau rôle d’évaluation foncière fait bondir la valeur des maisons d’environ 76 %, proteste M. Rhéaume. Ça ne fonctionne pas, surtout que ces augmentations sont supérieures à l’Indice des prix à la consommation.»
Selon le maire, de nombreux citoyens digèrent mal aussi la disproportion entre ces hausses résidentielles, comparativement à la diminution entre 14 % et 19 % dans les secteurs industriel et commercial.
Le conseil a 30 jours pour présenter un autre budget ou le même document. Le premier magistrat ne pourra s’opposer à un budget identique, mais il pourrait de nouveau avoir recours à un droit de veto si le budget et les taxes sont modifiés.
Au moment d’écrire ces lignes, M. Rhéaume ne pouvait déterminer la date limite pour déposer un autre budget, compte tenu des journées fériées des Fêtes. Les citoyens devraient en apprendre davantage lors de la prochaine réunion du conseil, le 22 janvier.
Par ailleurs, une pétition circule dans la municipalité pour demander au conseil de limiter cette hausse de taxes. L’instigateur de cette démarche, Patrick Binckly, a déjà fait signer une trentaine de personnes jusqu’à maintenant. Il vise une centaine de signatures d’ici le week-end en faisant un porte-porte.
La pétition demande, notamment, d’instaurer un taux varié de taxes foncières, une présentation « PowerPoint » du budget plus détaillée et un plan triennal priorisant l’entretien des actifs existants, comme les chemins et le réseau d’aqueduc.