L’avenir de l’Auberge de jeunesse est en péril

AFFAIRES. La survie de l’Auberge de jeunesse Magog-Orford est compromise, huit ans après son ouverture. Cet organisme sans but lucratif est locataire dans le presbytère de l’église Saint-Patrice depuis 2017.

Propriétaire de l’édifice, la paroisse Saint-Patrice souhaite s’en départir pour alléger ses charges financières. Un appel d’offres sera bientôt lancé publiquement afin de trouver un acheteur ou un locateur à long terme. “On ne peut conserver le statu quo, car notre capacité à gérer et à entretenir un bâtiment devient de plus en plus lourde, affirme le curé Éric Vaillancourt. On désire garder une bonne santé financière.”

Selon M. Vaillancourt, la paroisse est ouverte à toutes les options, incluant un changement d’usage. La paroisse s’engage à valider l’acceptation sociale des propositions intéressantes. “Nous sommes conscients que l’Auberge conserve une longueur d’avance, car elle occupe déjà les lieux.”

Le contrat liant l’Auberge et la paroisse se terminait en mars dernier. L’entente a été prolongée jusqu’en octobre, le temps de préparer des propositions. Un délai de 60 jours sera accordé après la publication de l’appel d’offres. Toutefois, l’échéancier s’écourte, car l’appel d’offres tarde à sortir. 

La directrice Josée Roy estime que ce délai pourrait finalement virer à son avantage. “L’Auberge gardera l’établissement fonctionnel au lieu d’être vide et inactif pendant quelques mois, si on échappe l’appel d’offres”, explique-t-elle.

L’incertitude ronge la direction, surtout que les endroits se font rares en région pour se transformer en auberge. “Si on ferme, la région risque de perdre 5000 visiteurs annuellement, prévient Mme Roy. Nos clients optent pour nous, l’unique auberge de jeunesse en Estrie, car ils voyagent en solo, en famille ou en groupe. Nos clients ne fréquentent pas les hébergements traditionnels, surtout que notre établissement est réputé pour son calme.”

En plus des voyageurs en solo, l’établissement se remplit parfois avec des camps musicaux, lors de tournois sportifs, lors d’événements culturels comme le Festival caribéen et des partys de Noël. Triathlon Canada a réservé toutes les places pour un prochain camp d’entraînement de dix jours, incluant une participation au Tri-Memphré. La capacité d’accueil est de 55 personnes. Cet endroit propose aussi un petit café offrant des déjeuners et des repas légers.

L’Auberge de jeunesse sollicite actuellement la communauté et les gens d’affaires. La direction espère ainsi ajouter du poids au prochain dépôt de projets. L’intention de l’Auberge est d’acheter le bâtiment. Josée Roy signale que la mission de l’entreprise consiste à offrir un hébergement abordable et de permettre les rencontres et les échanges. “Nous sommes aussi un hébergement de transition pour plusieurs personnes en situation plus vulnérable”, tient-elle à préciser.

On n’en sait trop à combien se finalisera une prochaine transaction pour une propriété ayant une évaluation municipale qui s’élève à 1 079 000 $. “Aucun prix n’est suggéré, mentionne le curé Vaillancourt. Ce sont les soumissionnaires qui chiffreront leur offre, mais on ne s’engage pas à accepter obligatoirement une proposition.”