L’auteur Hervé Gagnon signe un tour de force avec 500 000 exemplaires vendus

LITTÉRATURE. Un écrivain, historien, muséologue et musicien d’Ayer’s Cliff vient d’atteindre le rare plateau du demi-million d’exemplaires vendus de tous ses livres en carrière.

Hervé Gagnon signe littéralement un tour de force. Vendre 500 000 livres est très rare pour un écrivain québécois. Ce succès s’accompagne d’une popularité en France, car un livre est considéré un best-sellers au Québec avec la vente de 3 000 exemplaires seulement. L’auteur d’Ayer’s Cliff distribue d’ailleurs environ 60 % de ses ventes en sol européen.

«Jamais je n’ai pensé atteindre cette étape marquante lorsque j’ai écris mon premier livre avec mon fils dans mon sous-sol de Stanstead. Aujourd’hui, je suis très fier que ma cinquantaine de livres aient été achetés à 510 607 reprises», a-t-il détaillé au moment de l’entrevue.

Hervé Gagnon peine à expliquer son succès littéraire, à l’exception de l’intérêt des Français pour les romans historiques. «Je vivrais de simplicité volontaire sans mes ventes en France», confie-t-il.

Un concours de circonstances pourrait donner une piste d’explication. Son premier tome de “Damné” était placé sur les mêmes tablettes françaises qu’un certain Dan Brown. Cet auteur américain à succès sortait à ce moment “Le Code Da Vinci”, dont les ventes ont dépassé les 80 millions d’exemplaires. 

RETOUR DE MONTBARD

Cette visibilité a probablement permis de propulser les ventes des quatre tomes de “Damné” à plus de 200 000 exemplaires. M. Gagnon revient d’ailleurs avec cette populaire série publiée en 2010 et 2011 pour sa nouvelle création (Montbard) qui sortira le 15 octobre prochain.

Il fait revivre un de ses principaux personnages à la fin du 12e siècle, dans deux tomes pour expliquer le parcours du personnage Montbard avant sa mort. «Mes lecteurs seront heureux de le revoir, car certains avaient manifesté leur déception, explique-t-il. J’étais moi-même déçu par ce décès.»

Son éditeur Hugo Québec est convaincu que les lecteurs qui ont aimé Damné retrouveront avec plaisir Bertrand de Montbard, les Familles Fondatrices, la Vérité et les reliques dans cette saga ésotérique médiévale dont ils connaissent déjà la suite.

L’auteur estrien ratera cependant pour une rare fois le prochain Salon du livre de l’Estrie, qui se déroulera à Sherbrooke du 16 au 19 octobre. «Je profiterai plutôt de mon 1er prix littéraire français remis dans le cadre d’un concours organisé par les lycéens de Saint-Pierre et Miquelon, résume Hervé Gagnon. Mon livre «Demonica» me permettra de séjourner toutes dépenses payées sur ces îles françaises, situées à deux pas de Terre-Neuve, pendant une semaine. C’est une chance unique.»

SON REFUGE D’AYER’S CLIFF

Hervé Gagnon rédige en admirant le lac Massawippi. Il s’inspire de ce magnifique paysage, en plus de se distraire avec la musique. Son sous-sol, qu’il qualifie de «man’s cave», est son refuge. Il y gratte régulièrement l’une de ses 13 guitares imitant les sonorités de ses idoles comme Keith Richards (Rolling Stones), David Gilmour (Pink Floyd), Robert Johnson (influent musicien blues) et son ami Steve Hill.

Il exerce sa passion au même endroit où vivait le chanteur Johny Farago lorsqu’il foulait régulièrement la scène du défunt bar Shady Crest, à Ayer’s Cliff. L’endroit demeure presque une référence musicale avec les accords et le chant d’Hervé Gagnon. Il y joue du rock et du blues pour son propre plaisir, tout en concédant qu’il aimerait parfois côtoyer d’autres musiciens. 

Il remercie ses enfants pour ce retour à la musique. Une blessure au bras droit l’a forcé à abandonner le clavier et ses blues, il y a plusieurs années. Il a reçu une guitare après une pause de dix ans, un geste des enfants qui a réactivé et stimulé sa passion. «Ils m’ont dit qu’ils préférait ma face avec de la musique, davantage que sans», se rappelle-t-il.

QUI EST HERVÉ GAGNON?

  • Détenteur d’une maîtrise et un doctorat en histoire, ainsi qu’une maîtrise en muséologie.
  • À titre de muséologue, il oeuvre pendant plus de 25 ans à la mise en valeur de la culture et du patrimoine.
  • Parallèlement, il enseigne dans des universités québécoises pendant une dizaine d’années.
  • Il délaisse l’enseignement et la muséologie en 2010 pour se consacrer entièrement à l’écriture de thrillers et de polars ésotériques ayant le plus souvent l’histoire en toile de fond.
  • Ses titres sont publiés au Canada et en Europe, dont quelques-uns ont été traduits en polonais et en russe.
  • Ses autres livres à succès sont les séries “Le Talisman de Nergal”, “Malefica” et “Vérité”, ainsi que le roman jeunesse “Cap-aux-Esprits”
  • Les Templiers, la Franc-maçonnerie, l’enfer, l’éternité, l’époque médiévale et le troisième Reich figurent parmi ses thèmes favoris.