L’ancienne Difco redevient un danger public
SÉCURITÉ. L’histoire se répète sur le site de l’ancienne filature de textile de Difco à Magog. La Régie de police Memphrémagog (RPM) y observe, une fois plus, la présence d’intrus, d’itinérants, de toxicomanes, de jeunes en fugue et de gens qui flânent illégalement et dangereusement dans ce vieil édifice délabré. Des vidéos et des photos prises sur place ont même été partagées sur les réseaux sociaux.
Les policiers avaient fait une première sortie publique dénonçant la dangerosité des lieux, en 2019. Ils y avaient vu des gens circuler et dormir, tout en craignant eux-mêmes pour leur sécurité en se rendant sur place pour intervenir.
Toujours en 2019, la Ville de Magog avait durci le ton avec le propriétaire, Anahid Hospitality Management, pour sécuriser son bâtiment désaffecté. Les élus ont même eu recours aux tribunaux pour forcer la main du propriétaire.
L’entreprise avait sécurisé les lieux avant la démolition partielle de 2020. Avec le temps, une bonne partie des clôtures ceinturant l’ancienne usine sont tombées. Une simple visite sur le terrain, le 2 octobre dernier, a permis d’observer des clôtures manquantes ou renversées. Plusieurs accès laissaient le champ libre aux intrus pour entrer illégalement sur une propriété privée, et ce, depuis des semaines ou des mois.
La RPM confirme la recrudescence des intrusions. 23 appels ont été faits au quartier général depuis le début de l’année 2023. Les gens ont surtout porté plainte au cours des derniers mois pour des vols ou la présence de gens sur les lieux ou les toits de l’ancienne CS Brooks et de l’ex-Difco.
Le lieutenant de la RPM, Carl Pépin, souligne la collaboration du Groupe Custeau pour sécuriser la partie de l’ancienne CS Brooks. «Des caméras et des accès bloqués au toit et pour rentrer à l’intérieur des bâtiments devraient ralentir les ardeurs des intrus, espère-t-il. On va pouvoir donner des contraventions et des amendes de 100 $ plus facilement si on les reconnaît sur les vidéos de surveillance.»
M. Pépin apprécie moins la collaboration du propriétaire de l’ancienne Difco au cours des dernières années. Selon lui, cette entreprise a toutefois récemment solidifié et redressé ses clôtures autour du site après des échanges avec la Ville de Magog et la Régie de police. D’autres accès demeuraient néanmoins ouverts au moment d’une seconde visite, le 5 octobre dernier.
Au moment d’écrire ces lignes, Carl Pépin avait bon espoir que l’entreprise Anahid Hospitality Management sécurise complètement son usine qui tombe presque en ruine. «Il faut absolument empêcher les gens de se rendre dans cet endroit très dangereux, surtout en raison de trous dans les planchers, de moisissures et bientôt du froid et de la glace», craint-il.
La RPM rappelle que les intrus «n’ont pas d’affaire là» et que des amendes seront distribuées aux contrevenants. Les policiers accentueront la surveillance.