L’achat d’un tracteur ne fait pas l’unanimité à Magog
AFFAIRES MUNICIPALES. Le conseiller municipal Samuel Côté digère mal l’acquisition d’un tracteur neuf à 117 000 $. Il réclame des balises pour éviter que la Ville de Magog se procure des équipements à des prix qu’il juge exagérés, surtout en présence d’un seul soumissionnaire.
M. Côté a voté contre cette résolution lors du dernier conseil municipal de 2024, en décembre. Les élus Jean-François Rompré et Josée Beaudoin ont également manifesté leur désaccord sur ces factures qu’ils jugent « gonflées ».
« Ça n’a pas de bon sens, a pesté M. Côté. On avait budgété le tracteur à 70 000 $, mais ça a sorti à 117 000 $. On paie souvent plus cher que les citoyens. Les soumissionnaires savent qu’on va payer quand même et ils exagèrent. Il faut que ça arrête. »
Dans cette rare dénonciation publique concernant des soumissions onéreuses, M. Côté aurait préféré opter pour un tracteur usagé ou attendre une autre année avant de se procurer ce type de véhicule. « J’en ai facilement trouvé des moins chers sur Internet, ajoute-t-il. On peut parfois acheter des Toyota si on ne peut pas se payer une Cadillac. »
Pour « stopper cette balloune qui gonfle », le conseiller propose d’interrompre un processus d’achat dès que le prix suggéré dépasse l’estimation de 15 %.
Le tracteur neuf, incluant une pelle-rétrocaveuse, un sous-châssis, un godet, un souffleur une valve hydraulique avant et arrière ainsi que l’option de dégivrage des fenêtres, a été acheté au coût de 117 000 $, avant taxes. Un seul soumissionnaire conforme s’est manifesté.
UN PRIX CONCURRENTIEL
La mairesse Nathalie Pelletier comprend la réaction de M. Côté. Cependant, elle explique la différence entre l’estimation et le coût final par une mauvaise comparaison sur les prix de base. « La prévision s’est basée sur des tarifs de 2018, mais les prix ont beaucoup augmenté depuis six ans. De plus, ce tracteur était peu disponible sur le marché. On en a besoin, sinon des travaux et des entretiens risquaient des retards », disait-elle en assemblée.
Quelques jours plus tard, Mme Pelletier tenait à réitérer sa pleine confiance à l’égard des équipes qui procèdent à l’achat d’équipements. « Nos employés font un excellent travail pour faire baisser les prix, insiste-t-elle. On se remet constamment en question. Certaines acquisitions, comme ce tracteur, nous font souvent épargner de l’argent, voire des centaines de milliers de dollars. »
La première magistrate endosse l’acquisition de ce tracteur, car ce véhicule sera utilisé été comme hiver. « Il remplace aussi un tracteur de 2011 en fin de vie, qui aurait nous lâcher n’importe quand », détaille Mme Pelletier.
De plus, la mairesse justifie les 117 000 $ du ce tracteur par l’ajout de pièces d’équipements supplémentaires et d’options. « Ce sera un véhicule très polyvalent, beaucoup plus qu’un simple tracteur de base », poursuit-elle.
Mme Pelletier assure que la Ville s’ajustera avec une mise à jour des prix de base. Elle voit aussi d’un bon oeil que le conseil analyse toutes les acquisitions qui dépassent les estimations de 15 %.