Hydro-Québec essuie de nombreux refus pour la coupe d’arbres près des fils électriques

ÉNERGIE. Hydro-Québec souhaite réduire le nombre de pannes de courant reliées à la végétation, mais la majorité des propriétaires ciblés refusent d’autoriser la Société d’État à couper des arbres sur leur terrain.

Hydro-Québec demande la collaboration des propriétaires afin d’amorcer la coupe d’arbres et de branches dès la fin du mois de janvier au coeur du village d’Ayer’s Cliff. Le tronçon ciblé alimente des milliers de foyers situés dans les secteurs d’Ayer’s Cliff, du lac Lovering et du chemin de Georgeville. 

Selon le conseiller Relations avec le milieu – Estrie et Montérégie, Sébastien Martineau, seulement 33% des propriétaires visés ont accepté la visite des travailleurs jusqu’à maintenant. « Aidez-nous à vous aider, invite-t-il. Si on veut moins de pannes collectivement, chaque individu doit s’adapter et contribuer, même si ça implique des sacrifices personnels. »

UNE AUTORISATION OBLIGATOIRE

Cette semaine, Hydro-Québec a demandé aux Municipalités d’Ayer’s Cliff, Sainte-Catherine-de-Hatley et Magog d’insister auprès des récalcitrants qui refusent ou qui ne répondent pas aux demandes formulées par téléphone et/ou par la poste. « On ne pourra réduire le nombre de pannes sans la collaboration des gens, prévient son porte-parole. Les règles interdisent de nous rendre sur les terrains des propriétaires sans avoir obtenu leur autorisation au préalable. »

La Société d’État priorise ce secteur même si l’ensemble de l’Estrie a connu de nombreuses et de longues interruptions de courant depuis décembre. Entre Ayer’s Cliff et Magog, des milliers d’abonnés pourraient profiter d’un réseau plus fiable. Cette ligne est considérée comme une « moelle épinière » sur laquelle d’autres petites lignes se branchent. « On devance des travaux sur la végétation déjà prévus en 2024, ajoute M. Archambault. On prévoit faire de la maintenance sur cette ligne dès la fin du blitz sur les arbres. »

Il invite les citoyens à collaborer pour réduire le nombre de pannes. « Les gens ont raison d’être frustrés lors d’une panne, mais on observe plusieurs propriétaires qui refusent de faire couper des arbres sur leur propriété six mois plus tard. Certains ont la mémoire courte », s’inquiète-t-il.

UN REFUS POURRAIT PROVOQUER UNE PANNE CHEZ LE VOISIN

En d’autres termes, un refus pourrait signifier une interruption de courant chez un voisin. Plusieurs refus risquent de faire tomber un village dans le noir à 100%.

M. Archambault cible l’importance de ces travaux, qui vont au-delà de l’élagage, une opération qui ne touche que la coupe de branches. Hydro-Québec abat de plus en plus d’arbres sur les lignes pour sécuriser un réseau mis à mal par des événements climatiques plus intenses et davantage répétitifs. « 40% des pannes au Québec sont provoquées par la végétation, on doit donc intensifier nos interventions », explique-t-il.

Un calendrier de visites sur le terrain est en élaboration afin de prioriser objectivement les endroits à faire dans les quatre MRC problématiques, comme Memphrémagog, Brome-Missisquoi, Val-Saint-François et Haute-Yamaska. Les secteurs d’Ayer’s Cliff et de Sutton seront d’abord réalisés, mais Hydro-Québec prévient la population que ses employés ne pourront pas tout faire en même temps.

En décembre dernier, rappelons que quelque 1900 maisons du secteur Ayer’s Cliff, du lac Lovering et du chemin de Georgeville ont été privées de courant à cinq reprises en deux semaines. La durée des pannes variait de 14 à 28 heures. 

NORTH HATLEY

Par ailleurs, North Hatley informe déjà ses citoyens que des travaux d’abattage d’arbres auront lieu cet hiver et au printemps prochain sur les rues Jones et McKay. La végétation ciblée est située dans l’emprise de la Société d’État. Hydro-Québec en profitera aussi pour remplacer des poteaux en mauvais état, tout en augmentant la capacité électrique du réseau. Ces travaux sont nécessaires pour éviter de nombreuses pannes dans ce secteur provenant d’une surcharge du réseau.