Des chauves-souris relâchées au Canton de Hatley

PROTECTION.  Le Zoo de Granby est sorti de sa tanière pour une visite éclair au Canton de Hatley, le 16 mai dernier, afin d’effectuer la dernière relâche de chauve-souris rescapées durant l’hiver.

Ce sont une cinquantaine de chauves-souris qui ont été apportées au refuge du Zoo depuis novembre dernier. Il s’agit d’animaux qui ont été trouvés durant la saison hivernale, notamment dans les lieux où ils s’étaient réfugiés. 

Perturbés dans leur processus d’hibernation, les pensionnaires ont été traités aux petits oignons par le biologiste Louis Lazure du Zoo de Granby et les autres membres de l’équipe. « Après avoir reçu des soins, les chauves-souris sont placées en hibernation artificielle jusqu’au moment où elles sont remises dans la nature. Certaines nous arrivent très mal en point et malheureusement, elles finissent par décéder. Mais cette année, on a obtenu notre meilleur taux de survie, alors on en est bien content », partage M. Lazure, qui est aussi le coordonnateur Recherche au Zoo. 

Pour la saison 2024, ce sont plus de 50 chauves-souris qui ont été sauvées ainsi d’une mort certaine. Du lot, une douzaine ont été relâchées au Canton de Hatley en raison de leur lieu de provenance. « Il y a seulement deux endroits dans la province qui opèrent ce genre de refuge. L’autre est situé dans la région de Québec. Alors, à Granby, nous recevons les chauves-souris trouvées à Montréal, la Montérégie, l’Estrie et le Centre-du-Québec. »

 « Dans la mesure du possible, nous essayons de les relâcher près de leur lieu d’origine, poursuit le biologiste. Mais c’est un animal qui est capable de parcourir de grandes distances pour retourner d’où il vient. Ça peut même aller jusqu’à 90 kilomètres, selon des données que nous avons recueillies. »

Tous ces efforts de protection s’expliquent par le fait qu’une infection, appelée le syndrome du museau blanc, a causé la mort de plusieurs millions de chauves-souris aux États-Unis et au Canada depuis l’hiver 2006-2007.

Certaines espèces se retrouvent donc en situation précaire, d’où l’importance de leur venir en aide aux dires de Louis Lazure. « Il y a encore beaucoup de méconnaissance à l’égard des chauves-souris, malgré le fait qu’elles jouent un rôle fondamental. Celles qui vivent au Canada sont des insectivores. Elles mangent d’importantes quantités d’insectes, dont plusieurs qui sont considérés comme des ravageurs pour l’agriculture et la forêt. Ces petits mammifères jouent donc un rôle essentiel dans l’équilibre écologique », conclut le biologiste.