Canadiens et Américains se rangent derrière Haskell (photoreportage)

RELATIONS INTERNATIONALES. La Ville de Stanstead ainsi que la Bibliothèque et salle d’opéra Haskell ont attiré de nombreux médias canadiens et américains, vendredi après-midi (21 mars), pour exprimer leur désaccord devant l’imminente fermeture de l’accès canadien de ce site patrimonial unique.

Plusieurs élus et citoyens ont assisté à cette rencontre de presse des deux côtés de la frontière, qui est délimitée à cet endroit par des blocs de béton érigés en pleine rue. 

Cette frontière, qui traverse également le bâtiment centenaire, est au coeur d’un litige depuis l’entrée en scène du gouvernement Trump. La porte principale d’Haskell étant située du côté du Vermont, les usagers canadiens doivent emprunter un trottoir du côté américain pour franchir le seuil de cet édifice patrimonial. C’est cet accès que les autorités américaines fermeront complètement à compter du 1er octobre 2025.

Dès lundi prochain (24 mars), une fermeture partielle permettra aux membres détenant une carte et aux employés de l’organisation d’utiliser cet accès pendant quelques mois.

Le maire Jody Stone et la présidente d’Haskell, Sylvie Boudreau, ont dénoncé cette décision unilatérale pendant la conférence de presse. Selon eux, cette fermeture aura des conséquences majeures sur l’accessibilité du bâtiment. Elle fragilisera aussi un symbole fort de coopération transfrontalière entre le Canada et les États-Unis.

« Nous sommes amies depuis toujours et pour longtemps, a témoigné M. Stone en parlant des deux communautés frontalières. Ce n’est pas un seul et unique homme (Trump) qui brisera cette solidarité et cohabitation harmonieuse entre nos deux nations. »

« Il est profondément regrettable que cette fermeture, motivée par des considérations de contrôle frontalier et exacerbée par des tensions politiques, se fasse au détriment des citoyens », a ajouté M. Stone.

UN «NON-SENS»

La Ville de Stanstead en appelle à la mobilisation des autorités canadiennes et américaines afin que des solutions « justes et respectueuses » de l’histoire et de la vocation de la Bibliothèque et salle d’opéra Haskell soient rapidement mises en place.

Le députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, qui participait à son dernier événement public à titre de politicienne depuis 10 ans, considère cette décision comme un « non-sens ».

La présidente de l’organisme Haskell, Sylvie Boudreau, s’est mise en mode solution dès qu’elle a appris la nouvelle, le 18 mars dernier. Selon elle, cette fermeture impose des aménagements majeurs pour assurer un accès fonctionnel du côté canadien. « La construction d’un trottoir, d’un stationnement et d’une entrée universelle derrière l’immeuble est essentielle pour garantir l’accessibilité du bâtiment », explique-t-elle.

Afin de commencer les travaux le plus rapidement possible, Mme Boudreau fait appel au public pour financer les travaux estimés à 100 000 $. Une campagne de financement participatif sur « GoFundMe » est déjà lancée pour amasser des fonds. Elle invite la population à venir en grand nombre à la bibliothèque ou pour participer aux activités. « C’est business as usual », a-t-elle affirmé avec émotion.