Bruny Surin : le sourire d’un enfant vaut mille mots
COURSE. Le Relais Desjardins du lac Memphrémagog permet de redonner aux jeunes grâce à l’association de fondations. C’est d’ailleurs le cas du médaillé d’or olympique de 1996, Bruny Surin, qui a joint sa fondation à celle de Christian Vachon il y a deux ans.
D’une bonne humeur contagieuse, la légende du sprint canadien discutait avec chaque enfant qu’il croisait sur son chemin. Le geste peut paraître banal, mais pour l’homme de 57 ans, seul le sourire d’un enfant peut se résulter en l’un des plus beaux cadeaux sur Terre.
« J’essaie de partager la résilience que j’ai dû me forger au cours de mon enfance. Pour faire une analogie avec la course, je dis souvent aux jeunes que certains commencent leur vie tout devant, et d’autres à la fin. Mon but est donc d’épauler ces enfants, qui comme moi, ont dû faire face à des obstacles », indique celui qui a mis en place sa fondation dès sa retraite sportive, en 2002.
Lorsqu’il appose sa signature sur le chandail d’un enfant, par exemple, le natif de Cap-Haïtien revoit le Bruny Surin d’environ 14 ou 15 ans, qui fréquentait l’école Louis-Joseph Papineau, dans le quartier de Saint-Michel à Montréal, où il a vécu son enfance. « Je ne l’ai pas eu facile, comme malheureusement plusieurs jeunes encore en 2024. Je n’avais pas d’argent pour participer parfois à des camps d’entraînement. Mais c’est pour cela qu’aujourd’hui, je vois le positif dans toutes les situations », émet-il avec franchise.
Changement de cap
Au moment où il a entamé sa nouvelle carrière, il y a un peu plus de 20 ans, le gagnant de l’or au relais 4 X 100 m aux Jeux d’Atlanta avait une mission plus particulière : récolter du financement pour les infrastructures sportives de la province. C’est en revoyant ses objectifs qu’il a fait la rencontre de Christian Vachon.
« Depuis le début, il y a une synergie qui s’est créée entre nous deux, car nous sommes sensibles aux problèmes que peuvent vivre les enfants. C’est tout un sentiment quand j’ai accompagné Luc Poirier lors du Grand Tour d’Écoles et que les enfants nous faisaient des accolades. Que veux-tu demander de plus ! », s’exclame le principal concerné.
Revivre les JO à Paris
L’année 2024 de Bruny Surin a surtout été spéciale à cause des Jeux olympiques de Paris, qui ont pris fin il y a quelques semaines. Après avoir tenté sa chance en 2012, 2016 et 2020, M. Surin a finalement été nommé à titre de chef de mission.
« J’ai vécu les derniers JO intensément, car c’était génial de revivre cette expérience 28 ans plus tard. C’était encore plus magnifique de voir le relais 4 X 100 mètres masculin décrocher l’or. J’ai pris mon rôle très au sérieux en rencontrant et en suivant les athlètes durant les deux années précédant l’événement », raconte le père de famille.
Que ce soit aux côtés de sportifs de haut calibre ou de bambins, Bruny Surin n’a qu’une chose en tête lorsqu’il pose les pieds dans un lieu quelconque : donner le sourire et partager sa joie de vivre.