Aréna Memphrémagog: on réclame une consultation publique

AFFAIRES MUNICIPALES. D’autres citoyens ont exprimé leurs inquiétudes au sujet de la construction de l’Aréna Memphrémagog sur le terrain synthétique de l’École secondaire de La Ruche. Ils réclament notamment une consultation publique en bonne et due forme afin d’obtenir davantage d’information sur des analyses qu’ils jugent manquantes.

Les opposants avaient sorti l’artillerie lourde lors de la période de questions du conseil municipal de Magog, lundi dernier (16 juin). Un professeur de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke (David Morin), un ancien conseiller municipal de Magog (Michel Bombardier) et le populaire chanteur Vincent Vallières ont partagé le micro, entre autres.

M. Morin considère importante la tenue d’une consultation en raison des enjeux majeurs impactant près de 2000 élèves et leur famille, les contribuables et les résidents du quartier entourant La Ruche. Selon lui, le terrain du parc de l’Est, là où est actuellement situé l’aréna de Magog, doit demeurer une option pour aménager une seconde glace.

“On doit tous en discuter avant de prendre une décision qui aura des impacts sur la vie scolaire pendant plusieurs années, a-t-il mentionné. Il nous manque des analyses et des garanties. On craint que la facture grimpe au-delà des 43 millions estimés. Faites des comparables sur les deux sites et on se ralliera sur les études les plus valables.”

M. Morin remet aussi en question l’organisme Aréna Memphrémagog, qui pilote ce dossier depuis quelques années. “Seulement 5% des arénas au Québec sont gérés par des OBNL, car c’est un modèle qui ne fonctionne pas, s’inquiète-t-il. Qui sera imputable s’il y a des problèmes et qu’on doit ajouter des fonds? “

Vincent Vallières était de retour devant le conseil municipal, deux semaines après une première apparition. Il comprend mal l’absence de consultation, surtout avec des analyses et des informations méconnues du public. “Pourquoi refuser de consulter? Êtes-vous réellement à l’aise avec cette décision?”, a-t-il demandé devant les élus magogois.

La mairesse Nathalie Pelletier hésite avant de promettre une consultation publique. Elle répète qu’il manque des éléments de réponse sur certaines questions avant de les présenter à la population. Elle ajoute que la Ville de Magog n’est pas le chef d’orchestre de ce dossier. “La décision de sonder la population ou pas revient à l’organisme Aréna Memphrémagog et au Centre de services scolaire des Sommets”, détaille-t-elle.

Mme Pelletier assure que tous les acteurs de ce projet, ainsi que les élus magogois, surveillent attentivement l’évolution de ce dossier afin que tous les Magogois en sortent gagnants. “On croit néanmoins que le site de La Ruche demeure un meilleur choix qu’au parc de l’Est”, précise-t-elle.

La mairesse hésite à promettre une consultation, car une démarche semblable a été faite en 2022.

“Je comprends les besoins des gens d’être informés, mais je n’ai pas la légitimité ni toutes les réponses, admet-elle. On se réunira bientôt avec Aréna Memphrémagog et on insistera pour livrer rapidement davantage d’information.”

UN FINANCEMENT INÉQUITABLE?

L’ancien élu magogois Michel Bombardier a remis en question le financement de ce projet actuellement estimé à 43 M$. Ottawa et Québec paient plus des deux tiers de la facture, tandis que Magog contribue à 10 M$.

“Pourquoi la MRC n’accorde que 1,5 M$ et que le Centre de services scolaire ne donne que le terrain? se questionne M. Bombardier. C’est inéquitable pour les magogois. Les autres municipalités de la région, dont certains citoyens bénéficieront de ce complexe sportif, devraient contribuer davantage financièrement.”

Les conseillers Bertrand Bilodeau, Samuel Côté et Sébastien Bélair se sont ralliés aux propos de Michel Bombardier. “Il nous manque des informations avant de donner notre accord”, a précisé M. Côté en favorisant le site de La Ruche.

“Je ne donnerai pas un chèque en blanc si ce n’est pas rentable pour les Magogois, ajoute M. Bélair. Les autres municipalités devraient peut-être payer plus pour que le projet se réalise.”