Ancienne Dominion Textile: le refus de Québec agace le Collectif du Quartier des Tisserands

PATRIMOINE. Le Collectif du Quartier des Tisserands manifeste une grande déception face au refus du ministère de la Culture et des Communications du Québec de désigner l’ancienne usine Dominion Textile comme site patrimonial. 

Adressée par le Collectif il y a environ trois ans, cette proposition n’a été officiellement rejetée qu’en octobre dernier. «Nos bras sont tombés par terre, image le porte-parole Roberpierre Monnier. Nous sommes très déçus, surtout qu’Ottawa reconnaît l’importance de ce lieu patrimonial.»

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada a installé une plaque commémorative, en 2022, pour mettre l’accent sur l’influence de cette usine dans l’histoire économique, sociale et culturelle canadienne. «On aurait peut-être eu plus de chance avec l’appui de la Ville de Magog», déplore-t-il.

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M. Monnier a aussi profité de la période de questions du conseil municipal du 6 novembre pour exprimer la préoccupation du Collectif à l’approche d’un quatrième hiver pour les «ruines» de l’ancienne filature Difco. À titre d’architecte, il a rappelé que le bâtiment désaffecté se dégrade continuellement, plus particulièrement pendant les grands froids. «Ça ressemble à des ruines, s’inquiète-t-il. Les intempéries endommagent beaucoup les édifices mis à nu et sans protection.»

Il souhaite une intervention du conseil municipal, surtout que le gouvernement du Québec refuse d’accorder un statut de protection à ce bâtiment qu’il considère encore pertinent de conserver et de mettre en valeur. «Nous avons les mêmes réponses depuis quelques années, fait-il remarquer. Je sais que la Ville a peut-être les mains liées face à un propriétaire désintéressé, mais elle pourrait tenter d’adopter des mesures l’obligeant à bouger.»

M. Monnier encourage Magog à imiter le succès des anciennes usines Angus à Montréal, qui célèbrent leur quart de siècle de revitalisation urbaine. «Je connais des architectes émérites prêts à collaborer pour démarrer une démarche similaire à Magog, informe-t-il. On pourrait avancer pendant que le propriétaire Anahid Hospitality Management brille par son absence.»

À l’inverse, M. Monnier tient à souligner l’engagement du Groupe Custeau, qui élabore une transformation de l’ancienne CS Brooks depuis l’achat de ce bâtiment en 2021. «Cette entreprise investit de l’argent pour sécuriser ses acquisitions, mais son voisin immédiat demeure inactif, freinant ainsi l’élan du Groupe Custeau», ajoute-t-il. 

On n’avait pu parler à un représentant d’Anahid, qui a récemment changé de raison sociale. Un appel reste sans réponse depuis quelques mois.

On tentait toujours de joindre le Groupe Custeau, au moment d’aller sous presse, afin d’obtenir des précisions sur la mise en valeur de ses bâtiments.