Abrogation du sifflet de train: le refus de la Ville enrage des citoyens

TRANSPORTS. Des citoyens sont outrés face au refus de la Ville de Magog de faire taire le sifflet du train sur son territoire. La Coalition pour une meilleure qualité de vie à Magog peste contre les élus qui préfèrent «de petits projets mignons qui n’ont aucune portée sociétale comme un skatepark, un sauna public et des belvédères d’observation de grenouilles du marais».

Cette exaspération vient du porte-parole de ce groupe, Pierre Perras. Ce dernier milite activement depuis des années pour réduire au silence des trains qui traversent les passages à niveau de la municipalité. Il compare la décision du conseil à «un manque de vision, à un déni de la santé publique, à un faux-fuyant administratif et à une mascarade».

Aux dires de M. Perras, Magog ignore «totalement la souffrance» de plusieurs résidents vivant en bordure du chemin de fer. Il déplore le désintérêt des élus qui auraient pu, selon lui, boucler un «projet formidable sur le plan d’un renouveau municipal». 

Dans deux longues lettres adressées aux médias et au préfet de la MRC de Memphrémagog, Jacques Demers, Pierre Perras cite l’exemple de quelques municipalités ayant priorisé leurs citoyens dans des dossiers semblables. «Ce conseil n’a aucune vision scientifique des choses et une sensibilité conditionnée par de vieilles ornières qui les éloignent des véritables enjeux d’avenir du siècle en cours, s’indigne-t-il. Magog cultive une mentalité qui date de l’âge du Néandertal alors qu’à quelques kilomètres de chez nous, à Bromont, on est déjà rendu au 21e siècle.»

M. Perras déplore aussi que la Ville réfute des données scientifiques entendues lors du colloque citoyen du 21 juin dernier à l’effet que le bruit et les fréquences ferroviaires actuelles ne respectent pas les normes de l’Organisation mondiale de la santé. «Les impacts sur la santé physique et psychologique y ont été clairement démontrés», ajoute-t-il.

La Coalition conteste la facture finale de 800 000 $. Cette somme aurait servi à aménager des barrières et des clôtures aux passages à niveau. Ces mesures permettraient de supprimer le sifflet tout en maintenant la sécurité à ces endroits. 

Rappelons que le conseil municipal a annoncé sa décision le 16 octobre dernier. Une étude chiffrait à 4 millions de dollars le coût total de ce projet. Cette somme est subventionnable jusqu’à un maximum de 80%, mais les élus ont écarté ce dossier pour des raisons financières, car les 800 000 $ n’incluaient pas la réfection de la chaussée aux traverses à niveau.