À la recherche de 730 000 $ pour aider deux fois plus de gens affamés

ENTRAIDE. Pour répondre aux demandes d’aide qui ont explosé, la Banque alimentaire Memphrémagog (BAM) lance un campagne de financement majeure, dont l’objectif est d’amasser 730 000 $. Un défi ambitieux mené en parallèle d’un autre chantier d’envergure, soit l’agrandissement de l’épicerie sociale.

Intitulée « Nourrissons les gens d’ici », cette campagne vise à soutenir la mission première de l’organisme, soit d’offrir des dépannages alimentaires à des gens en difficulté demeurant dans la MRC de Memphrémagog. Le problème, comme l’explique la directrice générale, Karine Beaupré, c’est que les besoins sont constamment en hausse, tandis que les capacités financières et opérationnelles de la BAM demeurent essentiellement les mêmes.

« Pour l’année 2023-2024, on parle d’une augmentation de 21% des demandes et pour 2024-2025, on s’enligne vers une hausse similaire. C’est assez frappant, surtout qu’aujourd’hui, 37% de nos usagers sont des enfants. Auparavant, on associait souvent la banque alimentaire à une personne seule, sur l’aide sociale. Mais maintenant, il y a beaucoup de familles avec des parents qui travaillent 40 heures par semaine, mais qui sont juste incapables de joindre les deux bouts », partage Karine Beaupré.

Face à ce constat « alarmant », la BAM devait trouver une solution durable pour s’adapter. Après mûre réflexion, il a été décidé d’agrandir « par l’intérieur » l’épicerie sociale, où les gens ont accès gratuitement à des aliments frais et non périssables.

Ces travaux majeurs, évalués à plus d’un million de dollars, permettront à terme de doubler le nombre de bénéficiaires aidés par jour. « Tous nos bureaux administratifs seront relocalisés à l’étage afin d’agrandir la section épicerie sociale. De cette façon, il sera possible de servir quatre ménages toutes les vingt minutes, pour un total de 64 par jour. On prévoit avoir besoin de 30 000 kg de denrées supplémentaires par année pour y arriver, alors on agrandira aussi nos espaces d’entreposage », explique la directrice.

Si tout se déroule comme prévu, la gestionnaire espère que le chantier sera terminé l’automne prochain.

Elle demeure toutefois prudente en parlant d’échéanciers, surtout que les travaux, débutés en novembre dernier, ont apporté leur lot de mauvaises surprises. « On a découvert un mur qui était moisi ainsi que de l’amiante par endroits. C’est toujours le risque de rénover dans un vieux bâtiment. On ne sait jamais ce qui nous guette tant que ce n’est pas commencé. »

Un défi ambiteux, mais pas impossible

Concernant la campagne de financement, la BAM se donne un horizon de trois ans pour récolter les 730 000 $.

À ce jour, elle a déjà amassé 25% de son objectif, notamment grâce à une aide inattendue de 100 000 $ provenant de Banques alimentaires du Québec, via un programme financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. « On le sait que c’est un gros montant, mais en même temps, c’est ce que nous avons besoin si nous ne voulons pas dire « non » à une personne qui a faim. C’est peut-être ambitieux, surtout dans un contexte économique où les gens sont sollicités de toutes parts.»

« Mais de faire l’impossible en se retroussant les manches, ça fait partie de notre ADN, poursuit Mme Beaupré. Toute l’équipe est motivée et déterminée à réussir, car nous sommes tous unis par la même cause, soit celle d’aider les gens dans notre communauté.»

Pour faire un don monétaire en toute sécurité, visitez le www.banquealimentaire.ca.