200 ans d’histoire postale à Magog (1825-2025)
Selon les mémoires de Ralph Merry IV, le premier courrier serait arrivé à l’Outlet le 2 mai 1823, à dos de cheval, de Stanstead via Copp’s Ferry, aujourd’hui Georgeville. La veille, le British Colonist était publié à Stanstead pour la première fois. Il s’agissait du premier journal à être imprimé dans les Eastern Townships. L’heureuse coïncidence entre ces deux événements nous apparaît évidente.
L’année 2025 est une année anniversaire importante dans l’histoire postale de Magog. Déjà, en 1824, un courrier hebdomadaire est établi entre Stanstead et Montréal en passant par Copp’s Ferry et l’Outlet. Avec l’amélioration des moyens de communication et la multiplication des courriers, la présence d’un bureau de poste s’impose à l’Outlet.
En effet, le premier bureau de poste du canton de Bolton ouvrait ses portes à l’Outlet en 1825, sous le nom de Bolton Post Office. Il est installé dans le magasin de John Wetherbee, situé à l’actuelle intersection des rues Merry et Principale. Celui-ci fut donc le premier maître de poste de Magog. Pour une raison inconnue, il ferme ses portes en 1829 pour rouvrir en 1831.
Tout au long du XIXe siècle, et jusqu’à la construction du premier édifice fédéral à Magog en 1909, au coin des rues Principale et des Pins, le bureau de poste était localisé dans des commerces, notamment de la rue Principale, dont successivement, chez Jesse Bullock, Joseph Atwood, Calvin Abbott, George O. Somers, Alvin H. Moore, Erasmus D. Smith et A.G. Dolloff. C’est sous le maître de poste Calvin Abbott que ce Bolton Post Office devient, en 1851, le Magog Post Office. C’est sur cette date que se basait le maire Ernest Simard pour organiser les célébrations d’un faux centenaire de Magog en août 1951.
Une brochure a été publiée pour célébrer les 25 ans des postes à Magog, en 1975. (Photo SHM tirée d’une brochure historique)
UNE LIVRAISON QUOTIDIENNE DES 1870
Un courrier hebdomadaire arrivait de Montréal à l’Outlet via Knowlton Landing et Georgeville. Il devient semi-hebdomadaire à partir de 1833, puis tous les jours dans les années 1870.
En 1908-1909, le gouvernement fédéral construit, au coin nord-est des rues Principale et des Pins, le magnifique bureau de poste qui abritera aussi le département des douanes du Canada. En 1963, le gouvernement fédéral opte pour loger sous un même toit tous ses services locaux. À cette fin, un nouvel édifice fédéral est érigé au 65, rue Principale Est, à proximité de l’hôpital, où on y emménage le 26 octobre 1963.
Le 8 avril 1964, après de longues négociations avec le gouvernement fédéral, la ville achète le bureau de poste de 1909, et elle accepte d’y loger la bibliothèque de la Austin Women’s Institute, l’ancêtre de notre bibliothèque Memphrémagog. En 1971, J. Aimé Choquette, qui opère une épicerie-boucherie IGA, s’en porte acquéreur pour y aménager un stationnement. En 1972, les élus municipaux autorisent sa démolition à cette fin. Le gouvernement fédéral occupera son local de la rue Principal Est, jusqu’à la construction d’un nouvel édifice près de Walmart, dont on y ouvre les portes le 18 mars 2024.
L’année 2025 marque aussi le 75e anniversaire de la mise sur pied des premiers facteurs (postillons) à Magog en 1950, sous l’administration du maire Maurice Théroux, qui sera défait le mois suivant, et du maître-de-poste, Amédée Bibeau. Les sept premiers postillons, André Brousseau, Jean Michaud, Gérard Fontaine, Jacques Gélinas, Réal Jean, Conrad Bolduc et P. Émile Côté livrent leurs premiers courriers à domicile, le lundi 16 janvier 1950. Leur rémunération annuelle est alors fixée à 1600 $. En 1975, le 25e anniversaire est souligné par la publication d’une brochure qui, malheureusement, contient peu d’informations historiques. Il ne semble pas qu’il y ait eu célébration du 50e en l’an 2000.
Plusieurs arrêts de travail ont marqué l’histoire des postes, dont deux conflits en 2011 et 2017. Plus récemment, une grève a perturbé l’automne 2024. La livraison était toutefois en opération et les facteurs étaient au poste pour célébrer le 75e anniversaire, en janvier 2025.
Par Maurice Langlois et Serge Gaudreau