Memphrémagog: le braconnage existe depuis longtemps
BRACONNAGE. L’ancien président du Club des 4 loups, André Pouliot, est le dernier surpris d’apprendre le démantèlement d’un important réseau de braconniers qui pêchaient illégalement sur le lac Memphrémagog.
Grand amateur de pêche tant l’été qu’à l’hiver sur la glace, André Pouliot a été témoin à plus d’une reprise d’activités illégales sur ce plan d’eau. Il a même été approché il y a quelques années par des individus qui s’adonnaient à de la vente sur le marché noir.
«Des hommes sont venus me voir pour m’acheter du poisson. Ils étaient prêts à me payer en argent comptant, ce que j’ai refusé catégoriquement. Il y en a d’autres, par contre, qu’ils tombent vite accros en faisant de l’argent aussi facilement.»
M. Pouliot admet que ces pratiques déloyales ont des conséquences écologiques sérieuses puisque les stocks de poissons risquent sans cesse de diminuer. De plus, ce sont les pêcheurs qui suivent à la lettre la réglementation qui en subissent les contrecoups. «Les braconniers augmentent la pression sur la pêche. C’est désolant, car au bout du compte, ils détruisent tous nos efforts pour préserver la santé du lac et les espèces qui s’y trouvent», soutient-il.
Conscient qu’il est impossible d’assurer une surveillance quotidienne et simultanée sur tous les plans d’eau, M. Pouliot sait pertinemment que le braconnage se poursuivra. Malgré tout, il tient à souligner le travail des autorités qui se font plus visibles depuis les deux dernières années.
«On voit les agents de la faune beaucoup plus souvent qu’auparavant et je leur lève mon chapeau. Ce qu’on leur demande n’est pas évident, surtout que le territoire est très grand à couvrir. L’an dernier, j’ai fait l’objet de deux vérifications de routine et c’est ainsi qu’il faut travailler pour décourager les contrevenants», conclut le pêcheur d’expérience.