Véda: future reine du hip-hop québécois?
MUSIQUE. Percer dans le milieu de la chanson de nos jours relève de l’exploit, particulièrement lorsqu’on est une femme et qu’on souhaite faire du hip-hop.
Mais pour l’artiste magogoise Véda, cette apparente difficulté ressemble beaucoup plus à une mission qu’à un obstacle.
Véda, de son vrai nom Tara-Jade de Santis, est une jeune femme de 25 ans aux multiples talents.
En plus de chanter et danser, elle est une prolifique parolière, autant en français qu’en anglais. «J’ai écrit mes premières pièces alors que j’étais à l’école primaire. J’avais même des contrats à cette époque pour traduire des chansons. J’ai toujours aimé l’école, mais il fallait que je sois constamment stimulée», se rappelle-t-elle en riant.
Adorant aussi voyager, elle «s’exile» aux États-Unis à l’âge de 18 ans pour y suivre un cours en conception sonore. Elle passera par la suite plusieurs mois à Hollywood, pour y parfaire son art et agir comme DJ dans différents événements. «Il y a tellement de choses à voir et à faire dans la région de Los Angeles. Un certain midi, je me suis retrouvée à luncher à côté des Black Eyes Peas», raconte-t-elle avec un brin de nostalgie.
Un premier EP
Ayant profité de la pandémie pour écrire de nouvelles chansons, Véda a lancé il y a quelques mois un premier EP, «Get Burned», suivi de différents vidéoclips. Des clips qu’elle a elle-même réalisés et produits dans divers décors qui lui sont chers.
Alors que la chanson «Boats on Rails» s’articule principalement autour des paysages bordant le lac Memphrémagog, le clip de la pièce «Lingo» fait pour sa part appel à des lieux iconiques de Montréal comme toile de fond.
Dans chacun des cas, l’artiste y expose ses forces, mais aussi sa vision du monde contemporain, avec une signature photographique à la fois suave et lascive. «Je fais principalement de la musique urbaine et j’explore des thèmes en profondeur. La musique est un excellent canal pour parler de plusieurs sujets», estime-t-elle.
Présente sur toutes les plateformes numériques, Véda s’apprête même à lancer un second mini-album, en français cette fois, confirmant du même coup sa versatilité linguistique.
«Je vise le marché du Québec, mais j’espère aussi percer dans les milieux anglophones hors Québec. Et je peux même chanter en espagnol», dit celle qui maîtrise trois langues depuis son jeune âge.
«La consommation en streaming (numérique) a augmenté de 50% au cours des dernières années, mais le défi est de trouver des façons de se démarquer dans cet univers. Si on veut réussir, il faut être persévérant, mais il faut surtout faire de la musique par passion», conclut-elle.