Un lieu artistique unique en son genre à découvrir

ARTS.  Un projet unique en son genre vient d’ouvrir ses portes du côté de Stanstead, plus précisément dans le secteur de Beebe. Il s’agit du centre d’art moderne « Solidart », où la créativité et les possibilités n’ont pratiquement aucune limite. 

Ce rêve, Julien Rousseau le caressait depuis longtemps. À vrai dire, ce concept de créer un lieu de production et de distribution artistique a presque toujours fait partie de sa jeune vie. Il attendait toutefois le bon moment pour passer de la parole aux actes et c’est ce qui s’est produit en 2021. «On peut dire que c’est un rêve d’ado. Juste pour l’anecdote, il y a le mot solidart dans mon adresse Hotmail qui date de 1997! Ça fait donc une trentaine d’années que je traîne cette idée de partage, de création et c’est maintenant, à 47 ans, que j’ai décidé de plonger», raconte-t-il.

Ayant un baccalauréat en design graphique et une maîtrise en conception de jeu vidéo, Julien Rousseau a passé les dernières années dans le domaine de la techno. En parallèle, il a aussi mené une carrière comme artiste professionnel en participant à différentes expositions.

Avec la pandémie et un désir de changement, il a choisi l’an dernier de se lancer dans cette nouvelle aventure qu’est Solidart. «C’est en faisant mes recherches pour un local que j’ai vu ce bel et grand immeuble de Stanstead. Il s’agit de l’ancienne salle municipale, qui a aussi servi de caserne de pompiers et de bureau de poste. Je connaissais un peu la région pour avoir une amie à Waterville, mais Stanstead, j’étais venu une seule fois et très brièvement», raconte celui qui est originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu.

FAIRE DU BEAU AVEC DU VIEUX

Malgré ce déracinement, il n’a pas hésité une seconde à acheter la propriété pour en faire non seulement un centre d’arts à son image, mais aussi sa résidence permanente. Il a ensuite investi tout son temps dans les mois suivants pour réaménager les lieux dans une vision minimaliste par la valorisation et de la récupération des objets. «La valeur fondamentale de Solidart est de lutter contre le gaspillage en recyclant des rebus et en utilisant tout ce qu’on a, à portée de main, plutôt que d’acheter du neuf.»

«Pour le moment, je suis tout seul dans le projet, alors tous les travaux, c’est moi qui les fais. Évidemment, quand on touche l’électricité ou des trucs plus spécialisés, je fais appel à des professionnels du coin. Reste qu’en étant un « one man army », je me débrouille avec les moyens à ma disposition», soutient-il.

UN ENDROIT PAS COMME LES AUTRES

En juin dernier, l’endroit a accueilli ses premiers curieux avec l’ouverture de la galerie d’art moderne située dans la salle princinpale, soit l’ancienne salle municipale, qui peut servir aussi de salle de réception. Durant l’été et au cours des prochains mois, le propriétaire donnera vie graduellement aux autres volets du centre d’arts, dont une boutique d’objets d’art de récupération (upcycling), des ateliers de peinture et de sculpture, un café création, une salle de sérigraphie et bien plus.

L’endroit servira également de résidences  pour les artistes et touristes d’art qui pourront s’installer dans l’une des cinq chambres disponibles. «C’est un projet qui va évoluer au fil des années, mais c’est avant tout un lieu de création, de rencontres et d’échanges pour les artistes. Je suis convaincu que le centre va rayonner au-delà des frontières de la ville, car un centre comme Solidart, c’est très rare dans notre milieu. D’avoir tous ces volets artistiques et multitechniques sous un même toit, c’est vraiment quelque chose de spécial et de grande ampleur. Il faut être là, sur place, pour le comprendre», partage l’homme visiblement déterminé.