Ne pas laisser tomber l’élève
LECTURE. Son intérêt pour l’école ne l’a jamais quitté même s’il est retraité de l’enseignement. Le Magogois Gaëtan Désilets publie donc ses analyses sur le système scolaire québécois. Une vision contraire à la réforme du gouvernement actuel.
Par Maryse Mathieu
Dans son livre «Affranchir l’École québécoise – Plaidoyer pour l’élève et le maître», Gaëtan Désilets nuance la véritable réussite scolaire par beaucoup plus que la performance scolaire. «Oui, il faut savoir écrire et compter. Mais ce qu’il manque à l’école, c’est le travail sur la personne», signale l’ex-enseignant qui a contribué à l’éducation de milliers d’enfants au niveau primaire et secondaire. Il fait ainsi allusion aux problèmes personnels à ne pas négliger, surtout dans notre ère de familles éclatées.
Ayant également été directeur d’école, il a eu le privilège d’évaluer différentes facettes de l’éducation avec de nombreux autres enseignants qui, comme lui, constatent qu’ils doivent guider les élèves dans leur développement personnel. «L’enseignant a aussi un rôle d’éducateur, comme le parent», avise l’auteur.
Pour y arriver, il soutient qu’il faut décentraliser la gestion des écoles afin que celles-ci soient plus autonomes, voire même complètement. «Tout établissement scolaire possède une identité propre», écrit-il dans son sixième chapitre. L’auteur privilégie la gérance via les comités de parents, les enseignants et les directions d’école qu’il considère les mieux positionnés pour définir leurs priorités scolaires, leurs projets et valeurs éducatives.
Il souhaite également que davantage d’entreprises investissent en éducation, parce qu’elles sont liées à la société en devenir. Ne serait-ce que pour favoriser des activités sportives, musicales ou culturelles qu’il juge essentielles, telle une sortie au musée. Des «outils» d’enseignement qui aident les jeunes à se réaliser, tout comme les programmes spécialisés comme celui en sports-études, entre autres.
Selon lui, le ministère de l’Éducation est trop centralisateur et ne va pas dans la bonne direction en fusionnant les commissions scolaires, en plus de sabrer dans les budgets scolaires. «Les besoins sont immenses», laisse-t-il tomber, espérant sensibiliser des décideurs politiques.