Les sculptures d’Alain Stanké présentées à Stukely-Sud

EXPOSITION.  Les plus de 50 ans connaissent à peu près tous Alain Stanké, que ce soit dans son rôle d’animateur, de journaliste, d’éditeur ou de producteur. Plusieurs ignorent toutefois qu’il possède aussi un talent de sculpteur, une passion qui lui a permis d’exposer ses œuvres à travers de nombreux pays et qui sera mise en lumière au Centre culturel St-Matthew de Stukely-Sud, le temps d’un week-end (9 au 11 septembre).

À 88 ans bien sonnés, Alain Stanké est toujours aussi volubile, affable et généreux de sa personne.

Bien qu’il ne puisse pas être présent ce week-end à Stukely-Sud en raison d’obligations familiales incontournables, c’est avec bonheur qu’il a accepté d’offrir gratuitement cette exposition éphémère, regroupant une cinquantaine de pièces.

« C’est une passion qui m’habite depuis très longtemps et ça me fait toujours plaisir de la partager avec les gens. J’ai débuté il y a plusieurs années, tout à fait par hasard, en sculptant une boîte de cigares alors que j’étais en vacances. Ça ressemblait davantage à une boîte de livres, mais j’ai décidé d’en faire une collection. Et mes œuvres ont toujours touché la thématique des livres », a-t-il expliqué.

Précisant s’intéresser à toutes les essences de bois, Alain Stanké estime pouvoir se débrouiller avec pratiquement tous les morceaux qui lui tombent sous la main. « Et j’utilise toujours du bois mort, que ce soit des branches séchées ou abandonnées », précise-t-il.

Une feuille de route impressionnante

Encore aujourd’hui étiqueté aux « Insolences d’une caméra », Alain Stanké a aussi mené une prolifique carrière comme journaliste, animateur (radio et télé) et écrivain.

À titre d’éditeur, il a contribué à la publication de quelque 2000 ouvrages.

Certains de ses anciens clients sont passablement connus, comme Henry Miller, Mouammar Kadhafi, Pierre Elliot Trudeau et Fidel Castro.

Il pourrait aussi se vanter – même si la vantardise ne fait pas partie de sa personnalité –  d’être le premier journaliste à avoir interviewé l’ex-président américain Richard Nixon, après le scandale du Watergate. « Le quotidien Le Figaro (en France) voulait lancer un nouveau magazine et il avait fait appel à moi pour une entrevue avec M. Nixon. Étant donné que ma maison d’édition avait acquis les droits pour publier ses mémoires, je me suis chargé moi-même de cet entretien », raconte-t-il avec une mémoire infaillible.

« Cet article a permis de lancer en grande pompe le nouveau magazine et il a été repris à travers le monde », ajoute celui qui est originaire de la Lituanie, mais qui est établi au Québec depuis 1951.

Doté d’un grand sens de l’humour, d’une certaine désinvolture et de beaucoup de cran, Alain Stanké s’est souvent aventuré hors des sentiers battus. Et ça lui a presque toujours réussi.

« Un de mes petits secrets journalistiques, c’est de ne pas demander la permission », dit-il sur un ton espiègle.

« Un jour, je m’étais mis en tête de réaliser une entrevue avec Henry Miller (un célèbre romancier américain) et je décide de me présenter à sa résidence d’été, sans avertissement. Sur la porte, il y a un écriteau qui dit « Inutile de sonner si vous n’êtes pas attendu ». Évidemment, j’ai sonné ».

« Lorsque M. Miller a ouvert la porte, il m’a demandé si je savais lire. Je lui ai répondu que oui, mais que dans la vie, il ne fallait pas croire tout ce qui était écrit. J’ai finalement eu mon entrevue et nous sommes devenus de très bons amis », conclut le sympathique communicateur. 

 

·        Le Centre culturel St-Matthew est situé au 424, chemin de la Diligence, à Stukely-Sud. L’exposition des œuvres d’Alain Stanké sera présentée gratuitement les 9, 10 et 11 septembre de 11 h à 18 h.