Le slam : une passion pour un homme de 52 ans
La scène du slam compte plusieurs adeptes en Estrie. José Pouliot, alias PouYO, en fait partie depuis cinq ans et cumule déjà les victoires à des concours importants. Le #1 en Estrie nous parle de sa passion pour le slam, dont la signification pourrait être «frapper un bon coup par les mots».
L’homme de Fitch Bay, qui est actuellement à la maîtrise en physiothérapie et qui possède en plus une maîtrise en arts visuels, a découvert cette passion à la fin de la quarantaine. À 52 ans, il est plus âgé que la majorité des slameurs de la scène québécoise, mais comme il le rappelle, «le fondateur du slam, Marc Kelly Smith, a plus de 60 ans.»
Ce mouvement est en effet né dans les années 1980 à Chicago dans l’idée de renouveler la poésie en évitant les envolées lyriques pouvant durer vingt minutes, en ajoutant une touche de compétition et en mettant de l’avant le talent oratoire des participants. En quelques mots, un texte original de slam a une durée maximum de trois minutes et se verbalise sans accessoires ni musique. Il s’exécute devant cinq juges qui décernent chacun une note de 0 à 10, dont la plus haute et la plus basse note sont retranchées pour ne conserver que les trois autres. Il est également possible de faire du slam à micro ouvert, c’est-à-dire sans compétition. «Certains slameurs préfèrent cette façon, car ils considèrent que la poésie et la compétition ne vont pas ensemble,» commente-t-il.
Pour sa part, «le genre de slam que je fais est un juste équilibre entre la contestation, l’humour, les émotions, la poésie et les jeux de mots.» Il ajoute également que «l’humour et la poésie ont leur place dans le slam, mais je considère que le slam est l’un des derniers endroits où l’on peut encore dire les choses telles qu’elles sont sans être censuré.»
En 2010, il a fait un CD pour diffuser son art plus largement. «J’écris de la poésie depuis que j’ai 12 ans et j’ai déjà publié un livre à compte d’auteur, mais de la poésie, ça reste sur les tablettes. La poésie connue vient par exemple de Gilles Vigneault parce qu’elle est en chanson, donc l’idée de faire un CD avec des pistes de violon et de violoncelle aide à ce qu’on le réécoute.»
PouYO offrira d’ailleurs une prestation au T d’Asie de Magog le vendredi 24 janvier prochain à 20h30 lors de l’ouverture officielle des soirées «Orali-Thé» présentées tous les 4es vendredis de chaque mois.