Fini les cartes cachées pour Pierre-Luc Pomerleau

HUMOUR.  Fini la crainte d’être « étiquetté » comme un imitateur alors que Pierre-Luc Pomerleau ose maintenant mettre à profit tous ses talents d’humoriste au sein d’un seul et même spectacle en présentant son nouveau one man show intitulé « Moqueur polyglotte », dont à Magog le 19 novembre prochain.

D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Pierre-Luc Pomerleau a toujours eu ce talent pour imiter les autres, autant par la voix que par les mimiques. Ses «victimes» remontent à l’époque du secondaire, que ce soit un professeur plutôt coloré ou encore un élève avec une voix particulière.

Cette faculté à «personnifier» les autres, le natif de Magog n’a jamais osé la mettre à profit, du moins, à ses premiers pas dans le milieu de l’humour. «Je ne sais pas si c’était par crainte d’être tagué ou de ne pas avoir l’approbation de mes pairs, mais j’ai volontairement évité de faire des imitations à mes débuts en humour. Il n’y en avait qu’une seule dans mon premier spectacle qui fonctionnait pourtant toujours très fort, mais je ne voulais pas en faire plus. Avec du recul, je ne regrette rien, car je suis allé chercher énormément d’expérience, en plus d’acquérir une maturité en « stand-up ». Et maintenant, j’ajoute un volet que je maîtrise bien et qui risque de me démarquer des autres », raconte-t-il lors d’une entrevue téléphonique.

Dévoiler sa carte cachée aux Olivier

Toutefois, après avoir acquis de l’expérience grâce notamment à son premier «one-man-show» et gravi graduellement les échelons de l’industrie à travers divers projets, Pierre-Luc Pomerleau s’est permis de dévoiler cette carte cachée en 2019 et ce fut, rien de moins lors du Gala les Olivier. «Je suis allé en imiter une gang devant leur face et ça a réagit très fort, même auprès de la communauté artistique. Plusieurs n’étaient pas au courant que j’étais capable de faire ça. Après, j’ai eu plein d’approches pour faire des imitations, comme lors du grand bien-cuit de Laurent Paquin et dans un gala ComediHa! avec Jean-Michel Anctil. J’ai vécu vraiment de belles expériences!»

Ses imitations, le public pourra les découvrir dans le spectacle «Moqueur polyglotte», qui fera un arrêt le 19 novembre au Vieux Clocher de Magog, là où Pierre-Luc Pomerleau a travaillé durant quelques années. «C’est un spectacle qui n’a pas nécessairement de ligne directrice et qui est plutôt inspiré d’anecdotes que j’ai vécues. Je dis souvent à la blague que je fais du «stand-up» anecdotique à rythme soutenu, même si ça ne veut rien dire. Et maintenant, j’agrémente le tout avec ces nouvelles performances en imitant les autres humoristes, mais aussi des sons, des voix de personnages et même des chanteurs.»

L’art de «switcher» juste

Comme dans tout numéro d’humour, Pierre-Luc Pomerleau admet avoir passé beaucoup de temps dans son sous-sol à pratiquer et répéter ses gags. D’autant plus qu’en ajoutant un volet imitation, le principal intéressé soutient qu’il y a une grande différence entre le faire pour le plaisir et le faire à l’intérieur d’un numéro rodé au quart de tour. 

«Pour imiter une personne le plus justement, il faut l’écouter beaucoup et aussi la regarder. Le plus difficile, c’est d’être capable de «switcher» dans le personnage dans une demi-seconde et tomber pile dessus. Dans son sous-sol, sans la nervosité, ça va toujours mieux que «live» devant des centaines de personnes!»

Pourquoi «Moqueur polyglotte»?

«Le nom de mon spectacle ne veut rien dire et tout dire à la fois. Moqueur polyglotte, c’est le nom d’un petit oiseau gris qui semble bien ordinaire à la base, mais qui a une particularité. Il est capable de reproduire le son et les mimiques des autres oiseaux, mais aussi d’autres animaux ou encore des bruits d’objets comme celui de la tôle dans la ville. Je trouvais que ça collait parfaitement à moi, mais si c’est un peu «weird» comme nom de spectacle à la lecture!»