La persévérance de Carl Marquis motive de jeunes élèves

«Il est important de persévérer dans la vie.» Tel est le message que l’athlète en fauteuil roulant magogois, Carl Marquis, a livré dans une conférence donnée à de jeunes élèves des écoles Saint-Jean-Bosco et Sainte-Marguerite, le 22 avril dernier.

Le conférencier a d’abord raconté avec émotions l’accident qui l’a cloué à un fauteuil roulant. «C’était en 1986 et j’avais alors 15 ans, se souvient-il. Une belle journée de janvier, je me suis retrouvé à Orford. Cette montagne, je la connaissais par cœur. J’aurais pu la descendre les yeux bandés. En atterrissant d’un saut dont j’avais l’habitude de faire, je suis tombé dans de la neige poudreuse. Mes skis se sont enfoncés et le haut de mon corps a poursuivi son élan par l’avant.» Résultat: le jeune Marquis perd l’usage de ses jambes.

 

Couché dans un lit d’hôpital pour quelques semaines à la suite de l’accident, l’adolescent a beaucoup de temps pour réfléchir à son sort. «Je voulais retrouver mes amis, mes profs et mes activités. J’adorais faire du sport et je ne voulais pas que mon handicap devienne un obstacle à ma pratique. Je me voyais toujours en faire, mais ce sera seulement la façon dont je vais le pratiquer qui sera différente», philosophait-il.

 

Après s’être lancé dans le hockey sur luge, Carl Marquis s’adonne à l’athlétisme en fauteuil roulant. Lors de quelques entraînements à l’Université de Sherbrooke, il rencontre André Viger, qui lui prodiguera de nombreux conseils. «En fait, il est à l’athlétisme en fauteuil roulant ce que Sidney Crosby est au hockey», image le sportif.

 

Après deux ans d’entraînement, le Magogois participe à ses premiers Championnats du monde et remporte la médaille d’or, en 1991. Il fixe ensuite ses yeux sur les Jeux paralympiques de 1992, à Barcelone. Malheureusement, un accident en pleine course de qualification lui fait rater sa chance. Quatre ans plus tard, il file tout droit vers les Jeux d’Atlanta. «Il y avait quatre pays en finale: la France, l’Allemagne, la Suisse et le Canada. Malgré deux crevaisons, j’ai réussi à combler les 80 mètres qui me séparaient de la troisième place et nous avons gagné la médaille de bronze. Avec tous ces obstacles, cette médaille-là, c’est de l’or pour moi.»

 

Depuis trois ans, l’athlète en fauteuil roulant a mis de côté l’athlétisme pour se concentrer sur un nouveau sport, le curling. Récemment, il s’est rendu à Kelowna, en Colombie-Britannique, pour participer aux Championnats canadiens de curling en fauteuil roulant. Lors de cette compétition, son équipe est revenue avec une fiche de trois victoires et six défaites.

 

Carl Marquis a ensuite adressé un dernier message aux élèves attentifs. «On a tous des André Viger dans notre vie. Il faut savoir leur demander de l’aide et profiter de leur expertise, peu importe le domaine. N’hésitez pas à demander conseil à un prof, à vos parents ou à des amis. Qui sait, le futur chirurgien qui pourrait me faire marcher de nouveau se trouve peut-être dans cette salle?», a-t-il conclu.