William Belval: homme d’affaires et producteur de chanvre

AFFAIRES. Davantage connu pour ses projets immobiliers,  William Belval mise sur sa passion des affaires, mais aussi sur l’agriculture pour gagner sa vie. Ce Magogois de 35 ans construit à la fois des habitations résidentielles et commerciales, tout en plongeant dans la filière de la culture du chanvre industriel.

Cette plante s’apparente à du cannabis, mais avec une très faible quantité de son ingrédient psychotrope qu’est le THC. Aux dires de ce Magogois, il s’agit d’un créneau d’avenir, même si elle est cultivée et utilisée sur toute la planète depuis des millénaires.

Le marché ciblé est la transformation en différents produits de consommation comme des crèmes, des vêtements, des matériaux de construction, mais surtout pour de l’huile extraite de cette plante.

Ce dernier ingrédient est utilisé dans les gélules de CBD vendues à la Société québécoise de cannabis (SQDC). On lui attribue des vertus sur le corps humain, incluant des propriétés anti-inflammatoires, tout en ayant des bienfaits sur le sommeil et l’anxiété, notamment.

Belval a son permis du fédéral pour la culture du chanvre industriel. Il possède aussi toutes les autorisations pour la production du chanvre sur ses 1000 acres de terres agricoles situées dans trois municipalités de la MRC de Memphrémagog. La Commission de protection des terres agricoles du Québec (CPTAQ) vient d’autoriser cet usage sur l’une des propriétés.

Il préfère, pour l’instant, demeurer discret sur l’emplacement des futures pousses pour éviter d’attirer les voleurs qui confondent chanvre et cannabis.

Maintenant que les tests de l’an dernier se sont avérés concluants, William Belval se propose de cultiver 150 acres de chanvre biologique dès l’été prochain. 1000 acres pourraient être exploitées d’ici deux à cinq ans avec d’autres acquisitions. Il prévoit hausser le nombre d’employés de 10 à 100 si son plan se déroule comme prévu. L’investissement est chiffré à 100 000 $.

Il prévoit convertir ses champs aux deux ans pour éviter d’appauvrir les sols. Il songe à produire du soya biologique, ou autres aliments naturels comme des tomates en serre. Il serait l’unique producteur de chanvre en Estrie. Ils sont quatre ou cinq au Québec.

«J’aime l’agriculture et la foresterie, voilà pourquoi j’achète des terres agricoles et à bois au lieu de les céder entre les mains des étrangers. J’ai même des chevaux et des vaches Highland chez moi», dit-il.

 

De multiples projets

Outre sa passion pour l’agriculture, William Belval cultive un vif intérêt pour l’immobilier. Lui est ses partenaires Francis Desrosiers et Alexandre Blouin gèrent un parc immobilier qui totalisera bientôt un millier d’unités d’habitations. «On se complète très bien», résume-t-il.

Le plus connu est le projet d’un bâtiment commercial et résidentiel au centre-ville de Magog. Cet investissement de 8 à 10 M$ dans l’ancien magasin Rossy suscite actuellement de vives discussions sur la hauteur de l’édifice.

Belval et ses partenaires ont également orchestré un récent immeuble à logements du quartier des Tisserands à Magog. Deux autres bâtiments résidentiels seront bientôt érigés à deux pas de la rivière Magog. Ce projet de 60 logements est estimé à 12 M$.

Toujours à Magog, il proposera bientôt une version modifiée des deux bâtiments résidentiels qu’il projette toujours de construire sur le chemin François-Hertel.