Victime d’une fraude, la Dre Dorothée Garant soulagée et fière de s’être tenue debout
JUSTICE. Après trois ans de procédures judiciaires, la Dre Dorothée Garant peut afin entamer son processus de guérison alors que l’ex-employée qui l’a fraudée pour plusieurs dizaines de milliers de dollars, Annie-Lyne Belleville, a écopé de 15 mois de prison.
«C’est une sentence qui reconnaît cette fraude à sa juste horreur», lance Mme Garant, visiblement satisfaite du dénouement de cette affaire, qui empoissonne sa vie depuis décembre 2017. C’est à ce moment que la docteure découvre les premières d’une longue série d’irrégularités dans les finances de son entreprise, la Clinique de médecine esthétique PO+. Une fraude commise sur quelques années par une collègue de travail qu’elle considérait comme un membre de sa famille.
«Être victime de fraude, c’est un viol à la personne bien plus qu’à ses finances. Oui, j’ai perdu un montant d’argent important gagné honnêtement à la sueur de mon front. Mais on m’a également pris ma quiétude, ma confiance envers mon prochain, mon jugement et ma générosité. Du jour au lendemain, on a démoli toutes les valeurs de base qui m’ont pris une vie à construire», partage celle qui est également urgentologue.
En portant la cause devant la justice, Dorothée Garant savait non seulement que les chances de revoir son argent étaient bien minces, mais que le processus s’annonçait extrêmement douloureux. Elle allait devoir revivre, au quotidien, un moment de sa vie qu’elle aurait préféré oublier à jamais. «Je sens vraiment soulagée, car mon but était de changer la jurisprudence pour ce type de crime et j’ai réussi, se réjouit-elle. Bien souvent, les fraudeurs comme Annie-Lyne s’en sortent avec des petites sentences, certains ne vont même pas en prison. Alors, pour moi, 15 mois de prison, c’est une preuve qu’il faut continuer d’avoir foi en notre système de justice et de dénoncer.»
En plus de son temps derrière les barreaux, Belleville devra aussi rembourser 61 000 $ à la victime, sans quoi, sa peine sera prolongée. Il s’agit du montant qui a pu être prouvé en Cour, alors que la fraude réelle dépasserait les 130 000 $, selon Mme Garant. Une peine qui est aussi assortie d’une probation de trois ans.
«Cette sentence exemplaire, c’est comme une validation qui prouve que ce n’est pas de ma faute et que je ne suis pas fait avoir parce que je suis plus niaiseuse ou moins intelligence que les autres. Annie-Lyne est une fraudeuse sournoise et perspicace et une menteuse compulsive. Tout était prémédité et calculé dès le départ pour me frauder et me briser, et ce, même si j’avais pris plusieurs précautions.»
«La leçon à retenir est que personne n’est à l’abri et comme employeur, il faut faire très attention et toujours demander les antécédents judiciaires. Et c’est encore plus vrai dans une petite ville comme la nôtre, où ce genre d’histoire arrive plus souvent qu’on ne le croit», conclut-elle.