Utilisation des pesticides de synthèse: Magog estime que son règlement est déjà «assez sévère»

ENVIRONNEMENT. Avec tous les enjeux entourant les pesticides qui ont fait les manchettes au cours des dernières semaines, la Ville de Magog entend garder le cap sur sa réglementation actuelle en estimant que celle-ci est déjà très sévère pour limiter l’utilisation de ces produits.

En sol magogois, il est interdit d’utiliser des pesticides de synthèse, comme le fameux glyphosphate (Roundup) sans avoir au préalable obtenu un permis de la municipalité. Il faut savoir cependant que des pesticides et insecticides à plus faible impact, comme ceux utilisés par la majorité des particuliers, sont tolérés.

«Si on se fie aux meilleures pratiques à adopter, nous considérons que notre réglementation actuelle est adéquate. Là où c’est plus difficile, c’est au niveau de l’application, reconnaît la coordonnatrice de la division Environnement, Josiane K. Pouliot. La seule façon de démontrer l’utilisation d’un produit interdit, à part une analyse de sol, est de prendre l’utilisateur sur le fait. Et pour y arriver, il nous faudrait plus de ressources sur le terrain.»

À sa connaissance, Josiane Pouliot affirme qu’aucun constat d’infraction n’a été donné à un citoyen ou un entrepreneur pour avoir enfreint la réglementation sur les pesticides. Des avertissements ont toutefois été donnés par le passé lors de vérifications faites par des techniciens en environnement, ou encore à la suite d’une plainte.

Notons que la Ville ne peut pas légiférer dans le domaine agricole.

 

PRÊCHER PAR L’EXEMPLE

Depuis plus de dix ans, Magog n’utilise plus de pesticides pour gérer ses parcs et espaces verts. Josiane K. Pouliot précise que les équipes peuvent y avoir recours pour des cas extrêmes, notamment pour éradiquer une infestation d’espèces envahissantes, comme la Berce de Caucase, qui aurait un impact environnemental plus grand que l’application du pesticide. «C’est important à nos équipes de prêcher par l’exemple et une des façons est d’intégrer de nouvelles pratiques plus vertes et durables comme l’herbicyclage et le feuillicyclage. Ces techniques nous permettent d’avoir de plus beaux paysages verts, avec une belle biodiversité et une résilience face aux effets des changements climatiques. Et notre souhait ultimement est que les citoyens aient envie, à leur tour, de les intégrer dans leur quotidien», espère la coordonnatrice.

 

LES YEUX VERS MONTRÉAL

Tout récemment, la Ville de Montréal a annoncé une offensive majeure contre les pesticides en devenant la première municipalité au Canada à interdire non seulement leur utilisation, mais aussi la vente de ces produits sur son territoire. «Pour moi, ça toujours été un non-sens que des produits aussi dangereux puissent être achetés aussi facilement en magasin. Les gens les utilisent sans connaître tous les dangers qui les guettent, notamment pour leur propre santé. De voir une ville comme Montréal aller aussi loin, c’est vraiment intéressant. Il faudra voir dans l’application et juridiquement comment ils vont arriver à le mettre en place», conclut Mme Pouliot.