Une vingtaine de personnes secourues en 5 ans
SÉCURITÉ. L’opération sauvetage de dimanche après-midi sur le lac Magog, qui s’est terminée par deux décès, n’était pas la première du genre pour les pompiers de North Hatley et du Canton de Hatley. En cinq ans, ils ont secouru une vingtaine de personnes en détresse sur des plans d’eau.
Même si la majorité d’entre elles se sont soldées sur une note positive, chaque intervention représente un défi en soi qu’elle soit sur l’eau ou sur la glace. Comme l’explique le directeur de la Régie intermunicipale de prévention incendie de North Hatley et du Canton de Hatley, Mike McKenna, le haut niveau de difficulté, combiné à beaucoup d’émotions, rendent le travail fort éprouvant pour les secouristes.
«Pour chaque intervention, les gars ont le mot d’ordre d’agir avec intensité. Jamais on ne se dit qu’il est trop tard et qu’il n’y a rien à faire. Au lac Magog, on savait que les personnes n’étaient plus visibles de la surface depuis quelques minutes, mais à notre arrivée, notre but était de sauter à l’eau le plus vite possible», explique McKenna.
Une tragédie évitable
Le chef des pompiers se dit attristé par le décès des deux pêcheurs, d’autant plus qu’il considère que ce drame aurait pu être évité. Il ne met pas en doute le jugement des deux frères qui ont circulé au mauvais endroit, à un mauvais moment, mais il croit qu’un équipement minimal aurait assurément augmenté leurs chances de survie.
«Mis à part les manteaux de flottaison, il existe aussi une pièce d’équipement qui se porte autour du cou et qui gonfle au contact de l’eau grâce à une cartouche de Co2. Tout pêcheur qui se trouve à bonne distance de la rive devrait s’équiper en conséquence puisque personne n’est à l’abri d’un accident», prévient-il.
Trop souvent au cours de sa carrière, le directeur a été témoin de comportements téméraires notamment sur le lac Massawippi et dans la rivière portant le même nom. Il considère que la moitié des sauvetages sont liés à de l’imprudence et que la société aurait tout intérêt à adopter des règles plus strictes.
«La loi oblige chaque embarcation à avoir un gilet de sauvetage pour chaque personne à bord, mais elle n’oblige pas les gens à la porter. Pour moi, c’est insensé, car bien souvent, le risque est invisible et quand un accident se produit, il est déjà trop tard», conclut-il.