Une Ukrainienne de Potton s’inquiète pour ses compatriotes
POLITIQUE. Une Ukrainienne de 82 ans, qui habite le Canton de Potton depuis 1954, prie le ciel et supplie les dirigeants d’interrompre le plus rapidement possible la guerre dans son pays natal.
« C’est affreux et j’ai peur pour ma famille et mes amis qui y habitent toujours, car ils n’ont pas tous traversé la frontière pour fuir l’invasion russe », témoigne Bohdanna Monczak.
Elle craint un long conflit si les pays occidentaux échouent dans leur tentative de freiner les élans du « tyran Poutine ». « Il faut poursuivre les sanctions économiques, mais ça prend de réelles volontés pour stopper cette guerre. Ça va déranger et on devra faire des sacrifices aux quatre coins de la planète, sinon ce sera encore pire si les Russes envahissent l’Ukraine et d’autres pays européens », prévient-elle en n’osant pas trop penser aux armes nucléaires ni à la future géopolitique de l’Europe.
Cette lucide femme craint aussi que l’histoire se répète une fois de plus. Sa famille a quitté l’Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle avait 4 ans en 1944. Sa famille a par la suite vécu en Slovaquie, en Autriche et en France avant de s’expatrier à Montréal en 1949, puis à Potton en 1954.
Elle a grandi à Vale Perkins avant d’élever sa propre famille au même endroit. Elle habite toujours à la même adresse et ses enfants et ses petits-enfants viennent régulièrement la visiter. « J’ai toujours considéré notre terre d’accueil comme le paradis sur terre, confie-t-elle. On est bien ici. J’espère que le Québec accueillera d’autres réfugiés qui, tout comme nous il y a 70 ans, sont en quête de liberté et de sécurité. »
Des images qui font mal
Les images de la guerre lui font mal, surtout qu’elle a conservé un lien étroit avec son pays natal. Depuis sa retraite, elle se rend régulièrement en Ukraine pour aider les gens, travailler aux archives ou à l’université de Lliv, une ville créée au 13e siècle à 70 km de la Pologne.
« C’est une ville historique magnifique qui a pu conserver ses vieux bâtiments malgré diverses occupations étrangères et conflits au fil du temps, observe-t-elle. J’espère que les Russes épargneront ses gens et ses trésors architecturaux. »
Elle invite les partisans de la paix à épauler les Ukrainiens pour que cette nation conserve son pays, son histoire et sa culture. « On ne peut rester les bras croisés pendant qu’un tyran voisin se comporte comme Hitler et Staline », s’inquiète celle qui se fait également appelée Dania par ses proches.