Une ressource à temps plein dédiée à la violence conjugale

INTERVENTIONS. La Régie de police de Memphrémagog (RPM) disposera bientôt d’un sergent-détective dédié à 100 % pour traiter, prévenir et faire le suivi de tous les dossiers pouvant donner lieu, de près ou de loin, à de la violence conjugale.

Le service policier qui couvre les municipalités de Magog, du Canton d’Orford, d’Austin et de Sainte-Catherine-de-Hatley fait partie de 11 organisations au Québec qui ont été choisies par le gouvernement du Québec. Ce dernier leur a accordé une aide financière pour mettre en place une ressource spécialisée.

« Actuellement, nos patrouilleurs font du bon travail pour répondre à un appel, mais la réalité est qu’ils n’ont pas toujours le temps de faire un suivi lorsqu’il y a un cas de violence conjugale. D’avoir un sergent-détective spécialisé en problèmes conjugaux, et qui travaillera à temps plein sur ces dossiers, ce sera un gros plus dans notre organisation », est d’avis le lieutenant Carl Pépin, de la RPM. Si tout se déroule comme prévu, le sergent-détective attitré à ce nouveau poste sera nommé d’ici un mois. Cette personne travaillera également en étroite collaboration avec les services sociaux et organismes communautaires. « Le but de ce projet est d’aider les victimes à s’en sortir, mais aussi les agresseurs pour les aider à changer leur comportement », soutient le lieutenant Pépin.

« On veut intervenir en prévention, c’-est-à-dire avant qu’une situation de violence conjugale se produise, poursuit-il. Par exemple, si un jeune couple se chicane à La Ruche, ce serait facile de penser que c’est juste une chicane d’ados. Mais ça peut vraiment aller plus loin et découler, plus tard, sous une forme de violence conjugale, que ce soit par des menaces, des propos injurieux, de l’intimidation sur les médias sociaux ou bien d’autres choses. »

Le sergent-détective aura aussi comme mandat d’assurer un meilleur respect des conditions auxquelles sont assujetties des personnes reconnues coupables d’infraction en matière violence conjugale. « Parfois, une personne libérée va respecter à la lettre ses conditions dans les premières semaines, mais après, elle peut avoir tendance à se relâcher et tourner les coins ronds, en pensant que c’est moins grave. La nouvelle ressource veillera à rappeler les règles à respecter et les conséquences en cas contraire. »

« On espère être en mesure de briser le cercle de la violence et ainsi, prévenir des situations dont les conséquences peuvent être graves. Il n’y a pas eu de féminicide sur notre territoire et on n’en veut pas », conclut Carl -Pépin.