Une première année à la vitesse grand V pour Nathalie Pelletier
BILAN. Il fallait pratiquement que le Reflet du Lac sollicite une entrevue avec la mairesse de Magog Nathalie Pelletier pour qu’elle réalise qu’une année s’est déjà écoulée depuis son élection. Non pas que le travail a été moindre que prévu, mais bien parce que le temps a passé si rapidement, selon la principale intéressée.
Il n’est jamais facile de dresser un bilan après seulement un an au pouvoir et c’est encore plus vrai avec un conseil municipal formé de quelques nouveaux visages, eux qui ont consacré leurs premiers mois à apprivoiser l’appareil municipal, bien plus complexe qu’à première vue. Malgré tout, Nathalie Pelletier se dit satisfaite du travail réalisé par les élus et les employés municipaux.
«Il y a eu des dossiers importants qui ont été discutés publiquement, mais le gros de notre travail a été de la planification. Ce n’est pas toujours très intéressant pour les citoyens, mais c’est essentiel. Et une bonne planification, ça demande du temps!»
La révision du plan d’urbanisme en est un bon exemple, à son avis, puisqu’énormément de travail se fait actuellement «dans l’ombre du public», entre les murs de l’hôtel de ville. Une démarche de laquelle découlera la vision d’avenir de la Municipalité, notamment pour le développement de la ville et la signature architecturale du centre-ville. «C’est très long et complexe comme processus. Mais une fois que ce sera fait, on saura où, quand et comment enligner nos projets. On pourra guider les promoteurs au bon endroit et s’assurer que la ville se développe avec cohérence et non avec du cas par cas. On ne veut plus revivre des scénarios où les projets sont tellement avancés qu’il est trop tard pour les bonifier.»
Pas peur des gros chantiers
Si ces douze premiers mois ont été concentrés à la réflexion, on peut s’attendre à des prochaines années très occupées sur le territoire magogois, notamment par l’arrivée de grands projets. Il n’y a qu’à penser à l’usine d’épuration, dont le détournement des eaux usées d’Omerville vers l’usine de la rue Hatley entraînera la reconstruction complète de la rue Saint-Patrice Est. Il y a aussi le dossier du complexe deux glaces à La Ruche qui comportera son lot de défis, tout comme le nouveau skatepark et les inévitables chantiers routiers.
Il ne faut pas oublier non plus les mauvaises surprises qui s’ajouteront en cours de route. «Pour être honnête, ça ne m’inquiète pas du tout. Oui, ce sera de gros chantiers, mais pour moi, c’est du positif. On ne fait pas des travaux sans causer des inconvénients», rappelle-t-elle.
Faire preuve de courage politique
En parallèle de ces dossiers majeurs, Nathalie Pelletier soutient que le conseil compte poursuivre le travail sur des enjeux importants comme l’environnement. Elle assure que son conseil en fait une priorité. «Nous voulons continuer à améliorer nos outils pour protéger l’environnement. On le sait que l’on peut faire mieux, même si aux yeux de certaines personnes, ça ne sera jamais assez. Un bel exemple est celui du projet dans le secteur Southière, où nous avons obligé une bande riveraine de 25 mètres au lieu de 10 mètres pour protéger le ruisseau Castle. C’est un bel exemple de notre volonté, mais on est conscient qu’il y a encore du travail à faire.»
La mairesse se dit aussi très préoccupée par l’accès à la propriété, notamment avec la hausse du coût des loyers. Elle assure travailler de concert avec les autres paliers de gouvernement et les organismes en place pour trouver des solutions. «Ça n’a pas d’allure de dire qu’avec le contexte actuel, je n’aurais jamais été capable de vivre à Magog quand je commençais dans la vie. Nous sommes rendus face à un mur qui nous oblige à devoir répondre à ce besoin. Mais je le dis, ça va prendre du courage politique pour trouver des endroits où densifier», prévient la politicienne.
Une harmonie retrouvée
Depuis les élections de novembre 2021, les observateurs attentifs des activités municipales ont sans doute remarqué le retour d’une harmonie au sein du conseil municipal. On se souvient que les dernières années du règne de Vicki-May Hamm étaient marquées par des divisions entre les élus sur la scène publique. «Je n’aime pas faire des comparaisons entre Vicki-May Hamm et moi. Il y a beaucoup de bon à retenir de son passage et c’est ce qui est important à dire.»
«Si je parle pour moi, mon rôle de mairesse n’est pas de dire aux autres quoi faire ni quoi penser. Je suis plutôt là pour les guider et m’assurer que le travail se fait dans le respect. C’est important que les élus puissent exprimer le fond de leur pensée, sans crainte d’être jugé ou de froisser les autres. Le but, au final, n’est pas toujours de s’entendre, mais de faire avancer le débat. Lorsqu’une personne demande le vote, c’est juste sain pour la démocratie.»
Bouger pour s’aérer l’esprit
Cette sérénité qui se dégage de Nathalie Pelletier est aussi attribuable à son bon état d’esprit. Malgré l’ampleur de la tâche d’occuper le poste de la mairie, elle se sent plus que jamais sur son X. «Comme je le dis depuis le début, je n’ai jamais aspiré à devenir mairesse. Ce n’était pas un objectif ni une ambition. Mais quand j’ai décidé de me présenter, c’est comme si le chemin était déjà tracé pour moi. J’étais simplement rendue là dans ma vie et tout s’est fait naturellement. C’est vraiment bizarre à expliquer!»
«Si je comptais mes heures, sans doute que je ferais le saut, car c’est beaucoup de temps à la Ville, mais aussi à la MRC. Mais je ne me brûle pas, car j’adore ce que je fais. Mes enfants sont rendus à un âge où ils sont autonomes. Je travaille beaucoup, mais sans négliger personne. Et je réussis encore à faire du jogging et du vélo et je me suis réinscrite récemment au club de triathlon. L’exercice a toujours fait partie de mon équilibre mental et c’est encore le cas aujourd’hui. Ça me permet de reprendre mon souffle quand la pression est forte et de repartir à neuf, tout simplement», conclut-elle.