Une pancarte qui fait sourire

DES GENS QUI FONT DU BIEN. Il y en a des plus légendaires comme celui de la Caramilk, mais un secret bien gardé du chemin de la Rivière-aux-Cerises est maintenant résolu, alors que l’on connaît l’identité de celui qui s’amuse à décorer une pancarte au gré des saisons et des humeurs du moment.

Depuis une trentaine d’années, Louis Charland est propriétaire d’un vaste terrain situé près de la limite entre Magog et le Canton d’Orford. Sachant que cette route est l’une des plus achalandées de la région, il a eu l’idée d’amuser les gens en décorant son affiche d’émojis, qui sont des images utilisées principalement sur Internet.

Tout cela, à l’insu de tous, de manière à créer un certain mystère. «J’essaie d’y aller très tôt pour éviter de me faire remarquer. Et quand je suis là, je me dépêche, car ce n’est pas trop long que les gens me reconnaissent et se mettent à klaxonner», raconte M. Charland.

Ces personnages colorés ne sont pas installés au hasard. Généralement, on y retrouve le traditionnel bonhomme sourire. Mais à l’approche des grandes fêtes, il faut s’attendre à une surprise.  Par exemple, pour Pâques, on a pu voir apparaître un lapin avec des très longues oreilles ou encore des cœurs pour la Saint-Valentin.

Des petites attentions qui ne passent pas inaperçues. «Récemment, des gens ont écrit une publication sur les médias sociaux pour trouver qui était derrière cette idée, poursuit l’homme d’affaires. Il y a eu beaucoup de commentaires. C’était agréable à lire, mais en même temps, je n’ai pas voulu trop commenter, car mon but n’a jamais été d’avoir de l’attention. Je l’ai toujours fait simplement pour mettre un sourire dans le visage du monde et visiblement, ça marche!»

 

Quand le maître est pris à son propre jeu…

Pour donner vie à ses personnages, l’Orferois utilise des restants de panneaux de plastique qu’il découpe et peinture, dans son garage. Il se dit particulièrement fier de sa dernière création, placée sur son panneau depuis quelques semaines. «L’emoji caca reflète parfaitement l’état d’âme de tout le monde en ce moment avec la pandémie et les derniers mois difficiles. Je pense que j’ai visé dans le mille!», lance-t-il en riant.

L’œuvre suscite tellement d’intérêt que des passants, dont on ne connaît pas l’identité, se sont permis d’ajouter leur touche personnelle. Certains ont recouvert la pancarte blanche de peinture verte et ont ajouté une tuque de Noël au personnage brunâtre.

Un graffiti «hope» a aussi été ajouté. «Le graffiti, j’ai moins apprécié disons. La tuque et la peinture verte, c’est une bonne idée. Mais je ne veux pas que les gens commencent à faire ce qu’ils veulent non plus. Ça demeure un terrain privé. Si je perds le contrôle, ça va être plus simple de tout arrêter. Mais ce n’est pas mon souhait, car j’ai encore bien des idées en tête!», conclut-il.