Une page d’histoire se tourne avec la fermeture de Meubles Gévry
La fermeture du magasin Meubles Gévry marque la fin d’une grande partie de l’histoire commerciale du centre-ville de Magog.
En effet, cette nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, le 21 juin dernier, dès l’installation des affiches annonçant une vente de fermeture.
Meubles Gévry figure parmi les plus anciens commerces de la rue Principale avec 62 années d’existence, dont 61 ans à la même adresse. Les plus vieux se rappelleront que Gérard Gévry avait d’abord ouvert son premier magasin de meubles dans le bâtiment abritant aujourd’hui le Café St-Michel.
La décision a cependant été difficile à prendre pour Marcel et son fils Éric Gévry, en raison de leur attachement à leur clientèle et à l’entreprise familiale fondée par le grand-père d’Éric. «Ça me fait encore de la peine d’y penser; on pleurait encore ce matin en y pensant. Je suis toutefois forcé de l’accepter, car je ne peux plus reculer», avoue Marcel Gévry, aujourd’hui âgé de 69 ans.
Son fils Éric (44 ans) devient également émotif en parlant de la fin d’une grande aventure. «On ne croit pas encore qu’on fermera boutique en octobre prochain. Je trouve ça dur pour mes clients, dont certains pleurent en apprenant la nouvelle. Certains sont déstabilisés», confie-t-il.
Éric Gévry assure que sa maladie (sclérose en plaques) n’explique pas son refus de prendre la relève de son père. «Je suis capable de m’occuper d’un magasin, mais l’offre était trop alléchante pour refuser. J’ai traversé plusieurs épreuves dans ma vie et je préfère me concentrer davantage sur ma qualité de vie, pendant que mon père profitera de sa retraite», précise-t-il.
Quant à Marcel Gévry, il avoue qu’il pense à la retraite avec quelques regrets, surtout qu’il œuvre dans son magasin depuis 52 ans. «Meubles Gévry représente une grande partie de ma vie. J’y ai accordé énormément de temps, d’argent et d’énergie», assure-t-il.
Le tandem père-fils tient également à préciser que les affaires vont toujours bien. Aucun problème financier en vue, surtout que les Gévry poursuivraient les opérations, n’eût-été de cette offre d’achat très alléchante pour acquérir la bâtisse. «On aurait pu changer d’adresse, mais on préfère profiter de la vie», résume le paternel.
Marcel Gévry constate cependant un ralentissement de l’activité économique au centre-ville de Magog depuis cinq ou six ans. Il attribue cette décroissance à quelques facteurs, comme un mixte commercial inadéquat, le grand nombre de restaurants, un manque d’uniformisation des heures d’affaires, l’attrait des clients vers les «fast-food» du meuble sherbrookois et la réticence des Magogois à acheter dans leur ville.
Le commerce magogois Art de vivre prendra la relève à la même adresse, dès la fermeture de Meubles Gévry, l’automne prochain.