Une fuite d’égout dans le lac Memphrémagog inquiète élus et environnementalistes

ENVIRONNEMENT. Un déversement estimé entre 100 000 et 500 000 gallons américains d’eaux usées (2 millions de litres) dans le lac Memphrémagog, survenu à Newport le 20 septembre dernier, inquiète les élus et les environnementalistes de la région estrienne.

Le président du groupe Memphrémagog Conservation Inc. (MCI), Robert Benoît, a été le premier a alerté les dirigeants municipaux, surtout ceux qui représentent les citoyens qui s’abreuvent dans ce plan d’eau. «Ce n’est pas normal que ce soit moi qui informe les autorités, d’autant plus que le mal était déjà fait depuis quelques jours», s’inquiète-t-il.

M­. Benoît peste, car ces eaux usées proviennent des égouts de la Municipalité de Newport, au Vermont. Elles n’étaient donc pas encore assainies par l’usine de traitement des eaux de Newport avant l’incident. La fuite a été rapidement colmatée dès qu’elle a été constatée à quelques mètres à peine du plan d’eau, mais le mal était déjà fait.

Un demi-million de gallons américains équivaut à moins de la moitié d’une piscine olympique et à une trentaine de piscines hors terre résidentielle de 27 pieds de diamètre.

Une eau qui se boit

Le MCI rappelle que le lac Memphrémagog est le réservoir d’eau potable d’environ 150 000 Estriens. Des prises d’eau municipales sont notamment situées au Canton de Potton (près d’Owl’s Head), à l’Abbaye Saint-Benoît-du-Lac et au Club Hermitage. Des propriétaires riverains puisent également leurs eaux dans ce même plan d’eau. Magog et Sherbrooke s’abreuvent aussi à partir de deux prises d’eau situées dans la section magogoise du lac Memphrémagog.

Robert Benoît se dit incapable d’évaluer les dégâts à l’écologie aquatique ni d’identifier le type de polluant qui se retrouve dans le lac. «Nous ne pouvons pas estimer la distance parcourue par ces eaux usées, concède-t-il. Ça va probablement se déposer au plus loin dans les grands fonds du lac près d’Owl’s Head. Je sais toutefois que je ne consommerais pas de cette eau si j’habitais près de la frontière.»

«Il faut être davantage vigilant, car le bassin versant du lac touche une vingtaine de municipalités des deux côtés de la frontière, prévient M. Benoît. Nous ne sommes pas à l’abri de déversements futurs, que ce soit en provenance des égouts, d’un camion ou d’un train.»

La MRC exigera bientôt, si ce n’est pas encore fait, d’être informée plus rapidement à l’avenir lorsque surviendront d’autres déversements.

Le MCI écarte le site d’enfouissement des déchets de Coventry de toute responsabilité dans ce dossier.