Une désagréable partie de pêche au chevreuil

INSOLITE.  Des riverains du lac Lovering ont vécu une partie de pêche dont ils se seraient bien passé dernièrement, alors qu’ils ont dû eux-même récupérer une carcasse de chevreuil en décomposition laissée à l’abandon dans les eaux du lac depuis près d’un mois.

L’animal qui s’est visiblement noyé dans le lac Lovering a été découverte d’abord par un citoyen du chemin du Soleil Levant, au début mai. Aussitôt, des démarches ont été entreprises pour rapporter la situation aux autorités dans l’espoir que la bête échouée soit retirée de l’eau le plus rapidement possible.

Toutefois, ce qui semblait simple comme solution s’est transformé en quelque chose des plus complexes. Après des appels à la municipalité du Canton de Stanstead, au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, à la Société de protection des animaux de l’Estrie, à la police ou encore aux pompiers, tous se renvoyaient la balle, évoquant que cette situation ne relevait pas de leur champ de compétences.

Résultat, les journées se sont écoulées sans avancement. 

Critiques envers le Ministère qui s’en lave les mains

D’abord comme résident du secteur et ensuite comme maire du Canton de Stanstead, Pierre Martineau s’est retrouvé par la force des choses au coeur de cette affaire des plus inusitées. « Tout le monde était convaincu que c’est le ministère de la Faune qui aurait dû s’en occuper. Mais comme dans bien des dossiers, le Ministère  tendance à renvoyer ce qui ne fait pas son affaire dans la cour des municipalités et ça a été le cas ici. Pourtant, la Municipalité n’a rien à voir là-dedans. »

La conclusion est qu’un animal mort dans un lac, c’est la responsabilité de personne! », constate M. Martineau.

Devant cette impasse, la maire a fait appel à un organisme à but non lucratif, la Société de conservation du lac Lovering, pour trouver des volontaires afin de l’aider à sortir l’animal de sa fâcheuse position. Une opération rebutante qui s’est déroulée le 26 mai dernier.

« Je m’explique très mal l’inaction du ministère de la Faune. Un chevreuil qui se décompose, ça n’améliore assurément pas la qualité de l’eau du lac. Et il y a des citoyens qui prennent leur eau potable directement du lac. Je ne sais pas si c’était le cas où se trouvait la carcasse, mais reste que ce n’était pas très hygiénique, ni sécuritaire comme situation. Il y avait matière à agir, mais le Ministère a préféré s’en laver les mains », déplore le premier magistrat.

Une bonne action illégale?

Ce ras-le-bol ressenti dans le ton de Pierre Martineau s’explique aussi par le fait que c’était du déjà vu pour le principal intéressé. Plus tôt cette saison, un autre chevreuil mort avait été découvert sur le même plan d’eau.

Mais la carcasse étant plus accessible, lui et des voisins ont payé de leur poche les services d’une personne, qui a accepté de faire le travail.  « Légalement, je me demande même si nous avions le droit de sortir l’animal. C’est une question à laquelle j’aimerais bien avoir une réponse. Il faut aussi que le ministère de la Faune comprenne le message, car ce genre de situation va de nouveau se reproduire chez nous et ailleurs au Québec », conclut le politicien.

Au moment d’écrire ces lignes, Le Reflet du Lac était toujours en attente des réponses aux questions écrites envoyées au ministère de la Faune à ce sujet.