Une alternative magogoise pour détourner les pancartes électorales du dépotoir
RECYCLAGE. Une entreprise de Magog lance un appel aux candidats des dernières élections municipales afin de recycler leurs pancartes électorales, dont la plupart se retrouvent bien souvent au dépotoir.
Le problème est que cette matière n’est pas valorisée dans les centres de tri actuels. Ainsi, même si elles sont disposées dans le bac ou apportées dans les écocentres, ces pancartes finiront par être jetées.
C’est du moins ce qu’avance l’entreprise Go Zero, qui se veut une alternative pour récupérer les produits orphelins du recyclage. On parle par exemple des masques de procédure, des équipements médicaux, les attaches de plastique («Ty-Rap») et les pancartes électorales ou événementielles.
«La plupart des gens mettent des choses dans le bac bleu en pensant qu’ils font le bon geste pour l’environnement. Mais dans les faits, quand on s’y attarde moindrement, on réalise vite que c’est totalement le contraire. Je dirais même que c’est catastrophique comme constat, car plusieurs matières ne sont pas recyclées», observe le président de Go Zero, Éric Éthier.
Go Zero a pour mission de non seulement éviter que ces items se retrouvent à l’enfouissement, mais aussi de les transformer en matière première de grande qualité. «L’idée n’est pas de créer des pellicules de plastique de mauvaise qualité qui pourraient être exportées en Chine pour fabriquer des objets inutiles, qui finiront au final aux poubelles. Ce n’est pas l’objectif d’une valorisation circulaire», explique-t-il.
«Grâce à un meilleur tri à la source, on veut faire une matière pure qui sera facilement traçable et achetée localement, poursuit M. Éthier. Le plastique est souvent vu comme le démon, mais si c’est bien fait, sa durée de vie est vraiment intéressante, car il peut être recyclé à l’infini. Il faut juste s’en occuper de la bonne façon et être conséquent dans nos gestes.»
PAYER POUR S’EN DÉBARASSER
Go Zero opère son centre de tri à Magog, en embauchant du personnel provenant de chez Défi Polyteck. En ce qui concerne la fabrication de la matière première, l’entreprise possède une usine à Saint-Eugène et prévoit en ouvrir une deuxième sous peu, à Chambly.
«Il y a des coûts importants pour réaliser tout ce processus, alors oui, les gens doivent payer pour venir nous porter leur matériel. Mais à mes yeux, ça ne devrait pas être un frein, est d’avis le président. Dans le contexte environnemental actuel, il faut que les consommateurs se responsabilisent face à leurs déchets. C’est-à-dire de prévoir le prix d’achat d’un bien, mais aussi un prix pour s’en débarrasser. Il faut arrêter de jouer à l’autruche en pensant que tout va se faire tout seul», conclut Éric Éthier.