Un vice caché responsable de la chute du toit au restaurant St-Hubert

RESTAURATION. La cause de l’effondrement d’une partie du toit du restaurant St-Hubert à Magog est maintenant confirmée : un vice caché datant de la construction en 1988. Selon les propriétaires, c’est un miracle que le sinistre ne se soit pas produit avant et qu’il n’y ait eu aucun blessé. Par Maryse Mathieu Les spécialistes qui ont passé au peigne fin le restaurant à la suite de l’effondrement du toit de la salle à manger, survenu le 2 mai dernier, ont eu la surprise de découvrir que celui-ci n’avait pas été construit selon les normes. «Les plans n’avaient pas été respectés, s’étonne Caroline Proulx, qui a acquis le restaurant en juin 2017 avec son conjoint. C’est un vice de construction». L’inspection annuelle du bâtiment ne permettait pas de voir la «bombe à retardement». Le soutènement de la structure n’était pas adéquat pour la charge, y compris le nombre de clous qui avaient été économisés à plus de 24 pouces de distance par le constructeur. Même le plafond suspendu qui, normalement aurait dû être accroché à la structure, était plutôt cramponné au «gips», tout comme la ventilation. «On avait des lampes en fer forgé, elles étaient tordues après (la chute), raconte Mme Proulx. En 5 à 8 secondes, tout était tombé. Personne n’aurait pu réagir». Encore sous le choc, elle se demande si elle doit qualifier l’événement de malchance ou chance. Selon elle, quelques secondes plus tôt ou même plus tard, il y aurait eu des morts dans la salle à manger. «Même mon équipe de gestion avait décidé de s’assoir plus loin pour la première fois pour faire leur meeting, mentionne-t-elle, stupéfaite. Ma fille venait de quitter le plancher pour aller répondre à un client au service à l’auto et le seul client (à cet endroit) venait de se lever pour aller voir la verrière.» La restauratrice n’ose pas imaginer la scène si le sinistre s’était produit la veille, un jour de promotion avec des repas pour enfant à rabais, ni même le dimanche suivant qui était le jour de la fête des Mères. Car l’effondrement s’est produit en effet domino, en débutant par une tuile tombée dans la salle de jeux pour enfants pour ensuite se terminer dans la salle à manger centrale. Poursuites difficiles Les dommages s’élevant à plus de 350 000 $ ont été assumées par l’assureur qui, de son côté, cherche désespérément le constructeur de l’époque. Même les municipalités du Canton d’Orford et Magog ont effectué des recherches. «On a une bonne idée c’est qui, mais on ne trouve aucune archive ni permis», déplore Mme Proulx. La situation a retardé la réouverture du restaurant de plus d’un mois, mais la chaîne de restauration a finalement décidé d’entreprendre les travaux quand même pour ensuite continuer les recherches du constructeur fautif. «On voulait ouvrir pour les vacances, lance Mme Proulx, qui avoue avoir eu du mal à recruter du nouveau personnel pour compléter son équipe en ce temps-ci de l’année. C’est la période la plus achalandée. Elle se conforte toutefois en constatant que les clients réguliers sont de retour. Les touristes ne savent pas ce qu’il nous est arrivé ici». Le restaurant a rouvert ses portes le 14 juillet dernier. Une semaine après le sinistre, la livraison, les commandes au comptoir et le service au volant avaient été relancés. Ce dernier service a doublé son chiffre d’affaires pendant cette période.