Un site de dépôt de neige improvisé dérange à Omerville

La tempête de neige du 7 mars dernier a créé beaucoup d’ennuis. Pour certains, les conditions routières étaient complètement exécrables. Pour d’autres, les quelque 70 centimètres de neige tombés ont eu comme résultat l’apparition d’un site de dépôt de neige improvisé dans leur secteur.

Du jour au lendemain, les résidants de la rue Raymond, dans le secteur Omerville, se sont retrouvés avec de hautes montagnes de neige à quelques pas de chez eux. Après quelques recherches, ils ont découvert que des camions de la compagnie Lapalme Germain & Fils venaient y décharger leur contenu. Sans nécessairement se concerter, une dizaine de citoyens ont logé des appels à la Ville de Magog pour décrier la situation. Pour la plupart d’entre eux, les bruits engendrés par les déplacements des véhicules lourds étaient insupportables. «C’était un dérangement des plus total, estime Sylvain Pelletier. Entendre les portes des camions claquer à trois heures du matin, c’est inacceptable. Ça faisait un vacarme d’enfer.»

«Une fois, ç’aurait pu passer, mais ils ont fait ça toute la nuit. En plus, les lumières des camions éclairaient une bonne partie de ma maison», renchérit Bernard Roy.

La question du bruit semble importante pour la majorité des citoyens rencontrés par Le Reflet du Lac. Cependant, celle de l’état des rues utilisées par les poids lourds fait aussi jaser. «Au départ, les rues de notre secteur ne sont pas pavées. Je peux comprendre que celles-ci sont pas mal amochées au printemps, mais là, c’est pire que pire. Les passages des camions ont rendu les rues quasi impraticables. C’est un vrai chemin de bûcheron», s’exclame Pierre Charbonneau.

«Il s’agit d’un quartier résidentiel, note Jean Grison. Je ne suis pas déménagé ici pour avoir une carrière ou un site de neige comme voisin. Je crois que ça va faire descendre notre rôle d’évaluation. Notre propriété va probablement être plus difficile à vendre.»

Certains résidants du secteur ont même aperçu des camions pleins de neiges usées, donc contenant du calcium. «C’est très néfaste pour nous, car nous avons tous des puits artésiens. Cette neige pourrait les contaminer et c’est pour cette raison que nous avons contacté le ministère de l’Environnement», insiste M. Charbonneau.

Notons que les déplacements des camions de l’entreprise Lapalme Germain & Fils sont observés depuis l’automne dernier. À ce moment, les camions venaient déverser des chargements de terre provenant du site du Centre sportif de l’école secondaire de La Ruche, croient les résidants du secteur. Notons que cette méthode est légale puisque le site en question appartient à la compagnie et qu’un permis a été accordé par la Ville de Magog (transport de la terre seulement). «Nous ne faisons pas ces démarches parce que nous sommes contre ce projet, tient cependant à dire les opposants. Au contraire, plusieurs d’entre nous ont des enfants et le Centre sportif est important pour nos familles.»

Avis d’infraction environnementale

Même si le transport de la neige a cessé depuis plusieurs jours déjà, l’entreprise Lapalme Germain & Fils a été sommée d’un avis d’infraction environnementale du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. «Une technicienne est venue confirmer ce dépôt de neige dans une zone résidentielle, car ce dernier ne respectait pas l’article 1 du règlement sur l’élimination de la neige. Un avis a été envoyé à l’entreprise leur demandant de cesser ces dépôts, ce qui a été fait», explique le directeur régional du Centre de contrôle environnemental pour les régions de l’Estrie et de la Montérégie, Émile Grieco.

Des mesures devront aussi être appliquées au cours des prochaines semaines pour empêcher l’émission de sédiments lors de la fonte des neiges. Un suivi sera fait. M. Grieco souligne la collaboration de Lapalme Germain & Fils dans ce dossier.

De son côté, l’entrepreneur Robert Lapalme dit avoir agi de façon convenable vu les circonstances extraordinaires de la tempête de neige du 7 mars. Il note que le site de neiges usées de la Ville de Magog était malheureusement fermé.

M. Lapalme dit s’être plié aux diverses demandes. «Tout est maintenant conforme. Pour moi, ça vient régler le dossier», conclut-il.